L'activité M&A serait-elle la solution de sortie de la crise ?
La quatrième et dernière édition de "Régions & Transmissions : panorama des cessions et acquisitions de PME" met en lumière l'impact de la crise du Covid-19 sur les fusions acquisitions de PME en France sur 2020; Marc Sabaté, associé fondateur du cabinet In Extenso, en évalue les conséquences.
Cela étant, l'un des facteurs clé pour beaucoup d'entreprises dans la poursuite de leurs opérations d'acquisitions ou de transmission est leur secteur d'activité. En effet, la capacité à mettre en oeuvre le télétravail ou des mesures sanitaires (la distanciation, par exemple), comme dans les domaines de l'informatique ou la finance, a un impact évident sur l'attractivité de ce secteur. D'autres secteurs, tels que la construction, l'automobile ou l'énergie, vont voir leur activité ralentir de manière plus importante.
Les phases de crises sont toujours des moments de mutation dans le fonctionnement des entreprises et plus globalement dans le fonctionnement des économies. Ces phases sont propices aux réévaluations des actifs et aux remises en question des positions stratégiques".
La transmission d'entreprises comme outil de sortie de crise
Et si la transmission d'entreprise était une solution pour sortir de la crise ? Pour Marc Sabaté, les entreprises devraient profiter de cette phase de transition, voire de mutation, pour faire le point sur le positionnement de leurs activités et réfléchir aux actions à mener pour bien se redéployer dans l'après crise. Elles peuvent ainsi réévaluer l'efficacité de leurs modèles existants pour envisager soit de se réinventer (modèles " reset "), soit de redévelopper sur la base de l'existant (modèle " restart ").
Cette période de mutation donne aussi l'occasion aux dirigeants d'entreprises d'évaluer leurs stratégies en matière d'acquisition, de cession ou de financement de leurs opérations. Ils peuvent ainsi analyser l'impact de la crise sur la situation financière de leur entreprise et optimiser leurs intérêts. " Il est important, pour chaque dirigeant, de se poser des questions telles que : ai-je intérêt à racheter des sociétés, à être accompagné par un fonds d'investissement ou structurer mon endettement avec mes banques ? Aujourd'hui, le marché est vivant et actif, il y a plus d'entreprises qui se positionnent à l'achat et à la vente qu'il y a 12 ou 18 mois, ce qui est propice aux opérations qui peuvent contribuer à la relance de l'économie, explique Marc Sabaté. Donc il faut bien réfléchir aux stratégies de croissance et aux solutions pour structurer son capital avec les acteurs financiers et industriels adaptés. "
Des similarités avec la crise de 2008
Les crises de Lehman Brothers en 2008 et du Covid-19 aujourd'hui présentent des similarités en termes de conséquences sur l'activité économique. Dans les deux cas, l'activité économique s'est brutalement effondrée, puis a été suivie par une reprise quelques mois plus tard. Faut-il pour autant s'attendre à une reprise durable de l'activité dans les mois à venir ? Selon Marc Sabaté c'est difficile à prédire. " Ce qui est sûr, c'est que les prochains mois ou trimestres, seront décisifs, et très dépendants des phases d'évolution de la pandémie. Il y a un risque que le marché des opérations de cession et d'acquisition ne rebondisse pas dans les mois à venir. Mais pour l'instant, le marché est plutôt acheteur et les perspectives sont positives". Son conseil pour les mois à venir ? " Les entreprises doivent continuer d'investir dans leur digitalisation et leur transition énergétique pour minimiser les contraintes qui peuvent les faire ralentir face à la crise."
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