[Trophées DAF] Sindy Coll, Class'Croute: L'appétit de la Daf vient en mangeant

Que se passe-t-il lorsque la direction financière d'un groupe de restauration de 70 millions d'euros de chiffre d'affaires est laissée sans supervision pendant un semestre ? Demandez à Sindy Coll ! Daf de Class'Croute en février 2013, elle intègre l'entreprise plus de six mois après le départ du Raf, et prend la direction financière des trois entités de Pains et Saveurs, la holding qui chapeaute l'entreprise. " Seules les urgences avaient été gérées : il n'y avait plus aucune structure ", se souvient-elle. Le premier challenge à relever était le recadrage de la trésorerie, laissée à l'abandon. Sindy Coll, dont les fonctions recouvrent non seulement la direction financière, mais également l'aspect RH et paie, le juridique et les fusions, commence par remplacer un contrat d'intérim par une trésorière recrutée en CDI. " J'ai choisi quelqu'un d'efficace qui connaissait les mécanismes bancaires, savait ce qu'est un BFR et maîtrisait le logiciel que nous utilisions ", résume-t-elle. Les recrutements se poursuivent, et la Daf supervise, aujourd'hui, cinq personnes. L'année 2013 est aussi consacrée à négocier des échéanciers auprès des franchisés de Class'Croute, dont certains n'étaient plus prélevés depuis plusieurs mois. En parallèle, Sindy Coll met en oeuvre une politique de "cash killer" afin de piloter la trésorerie au cordeau. " Il a fallu discipliner les équipes en interne pour que chacun comprenne que la direction financière était responsable des finances et du budget. " Et que nul n'oublie le BFR : les fournisseurs, habitués à être réglés au comptant, seront désormais payés à 30 jours.

Autre challenge : le groupe est sous LBO tertiaire, et les résultats 2012 ne permettent pas de respecter les covenants fixés avec les banques, malgré un redressement l'année suivante. " Le défi principal était d'éviter l'exigibilité de la dette, que les banques étaient en droit de réclamer pour cause de bris des covenants et renégocier les covenants via un "waiver". " La Daf s'attelle donc à recréer un business plan acceptable par les comités du pool bancaire et à définir des ratios atteignables pour éviter que le problème se repose dans les années à venir. Sindy Coll se dit satisfaite des résultats obtenus, la principale contrepartie exigée par les banques étant une présentation mensuelle des comptes, et non plus annuelle. " Je pense que nous avons obtenu un juste milieu entre ce que les banques réclamaient et ce que les actionnaires étaient prêts à accorder. " En 2015, le principal objectif de la Daf est de faire décoller Joosbayoo, une enseigne de jus de fruits distribués en centres commerciaux rachetée à la barre du tribunal en 2012.