Thibault Charrier, Daf par alchimie
Publié par Samorya Wilson le | Mis à jour le
Parti pour une carrière d'ingénieur en chimie, Thibault Charrier s'est finalement tourné vers la finance. D'ingénieur projet à manager financier, il a élargi ses champs de compétences et a rapidement gravi plusieurs échelons, avant de devenir le jeune Daf qu'il est aujourd'hui.
Bouillonnant : c’est le premier mot qui vient à l’esprit après avoir écouté Thibault Charrier. En effet, ce Daf de 36 ans, officiant actuellement chez Rogé Cavaillès, le spécialiste de l’hygiène corporelle, a déjà un bagage professionnel bien fourni ! C’est en 2010 qu’il rejoint cette PME, filiale du groupe italien Bolton. « Ce poste m’offre plus d’autonomie, je participe plus à la stratégie de l’entreprise et je définis les plans d’action », déclare Thibault Charrier.
Avant son entrée dans la vie active, Thibault Charrier était loin des préoccupations propres aux Daf : il s’apprêtait à devenir ingénieur chimiste. « Mais j’ai eu un déclic : après l’ENSCP (Chimie Paris) et Paris VI, je me suis inscrit au mastère de Stratégie et ingénierie des affaires internationales à l’Essec. » En 2001, il entre comme stagiaire à l’usine d’Amiens de Procter & Gamble (P & G), une multinationale américaine qui fabrique et commercialise 300 marques en soin du corps et de la maison. Six mois après, il est embauché en qualité d’ingénieur projet, puis devient ingénieur production avant d’être nommé responsable d’unité pour toutes les lignes de production de la marque Lenor en 2003. « Ce poste m’a aussi permis de fonctionner de manière transversale avec toutes les équipes de l’usine, car je devais mettre en place SAP. J’ai ainsi travaillé avec l’équipe finance et me suis aperçu que leurs modes d’exécution correspondaient à mes attentes », relate-t-il.
Un an plus tard, il rejoint l’équipe finance en qualité d’analyste financier. Parallèlement, il est aussi nommé responsable du contrôle interne de l’usine. « Une mission passionnante, car j’ai pu élargir mes champs de compétences en installant SOX pour fiabiliser les ressources de notre entité », affirme Thibault Charrier. Effectivement, la loi américaine Sarbanes-Oxley, dite “SOX”, qui renforce les pratiques de contrôle interne, n’est pas l’opération la plus simple à accomplir. Ce travail est récompensé par sa nomination au poste de finance manager. Entre-temps, il obtient la certification CIA (certified internal auditor).
Un défi à l’échelle européenne
En 2007, P & G décide de lui confier la mission de standardiser tous ses investissements commerciaux en Europe. Il prend alors la casquette de project manager Europe. C’est une étape importante dans sa carrière : « J’avais sous-évalué les différences culturelles. Le choc fut rude. Il a fallu que je redéfinisse entièrement mon plan de travail », reconnaît-il. Mais il n’hésite pas à relever ce défi et réussit à élaborer un cahier des charges commun à toutes les filiales européennes. Puis arrive la phase de déploiement en juillet 2008. Il confie qu’il était « lessivé, donc satisfait de pouvoir passer le relais ».
Après deux ans à la direction financière de la filiale parfums, des chasseurs de tête le repèrent et lui proposent son actuel poste de Daf chez Rogé Cavaillès. « Cette proposition correspondait à mes attentes : me positionner comme business partner au sein d’une structure moins grosse… avec le challenge de m’organiser pour consacrer du temps à mes enfants ! », confie-t-il. Mais il n’a pas dit son dernier mot, car il compte bien prendre à terme la direction générale d’une société.
Repères
En aparté
La mise en place de l’uniformisation des process au niveau européen chez Procter & Gamble. Même si j’ai pris une leçon d’humilité face aux différences culturelles, cette expérience s’est malgré tout soldée par un succès, puisque 90 % des process ont pu être implémentés dans les filiales.
Les tâches sans valeur ajoutée.
Pilote. Je suis un passionné de voitures et de course automobile, sans jamais avoir franchi le pas.