Rémunération : la part variable atteint des records pour les directeurs financiers
Face à la stagnation générale des salaires ces dernières années, les entreprises font la part belle au variable dans la rémunération de leurs directeurs financiers, qui peut aller jusqu'à 30 % dans certains secteurs !
Dans les fonctions de direction financière, la part variable atteint désormais fréquemment 25%, voire 30% de la rémunération dans certains secteurs, contre 10% à 15% en moyenne il y a quelques années. Tel est l'un des principaux constats de l'édition 2013/2014 de l'étude de rémunérations des cadres et dirigeants des fonctions Finance et Comptabilité qui vient d'être publiée par Michael Page.
Cette tendance à la montée de la part variable dans les rémunérations s'est d'ailleurs généralisée à tous les métiers de la finance, à l'exception des métiers de la comptabilité, " les entreprises y voyant le moyen d'encourager et fidéliser les cadres dans un contexte où les augmentations générales sont faibles ou inexistantes " pointe l'étude. Dans cette logique, nombre d'entreprises ont déplafonné les bonus des cadres financiers, ce qui permet, à objectifs atteints ou dépassés, d'octroyer des augmentations individuelles substantielles. Le variable est fonction de critères individuels (appréciation qualitative) et d'une indexation sur la performance de l'entreprise (généralement sur la base de l'EBITDA), sans oublier une part discrétionnaire.
Hormis cette propension à individualiser les rémunérations, les salaires des DAF ont globalement stagné en 2013, comme ce fût le cas en 2012, avec toujours de fortes disparités entre les salaires perçus par les DAF des grands groupes qui peuvent atteindre les 300K€ brut et ceux des DAF de PME qui plafonnent à 100K€ pour les plus privilégiés...
Les gagnants de la crise
En revanche, parmi les fonctions non dirigeantes des métiers financiers, le contrôle de gestion est celle qui a connu les augmentations de salaire les plus importantes, à l'exception du contrôle de gestion central.
Les progressions ont été particulièrement fortes dans deux métiers : le contrôle de gestion commercial et, surtout, le contrôle de gestion industriel où la demande augmente parce que l'optimisation industrielle est un des derniers leviers que les entreprises peuvent encore activer pour améliorer leur performance et leur compétitivité. Les profils expérimentés sont rares, peu mobiles et très recherchés. La pénurie contribue à faire monter les enchères.
Les consolideurs échappent également à la stagnation des rémunérations. Ces profils hautement diplômés et qualifiés de la voie comptable choisissent la voie de l'ultra-spécialisation et de l'ultra-technicité. Le panel d'entreprises où ils peuvent exercer leur technicité est relativement restreint mais, étant peu nombreux, ils sont plutôt choyés par les entreprises.
Les métiers de la trésorerie et du financement sont ceux qui ont le plus évolué au cours des trois dernières années en termes de contenu de poste. Toutes les sociétés ont restructuré leur dette, il y a eu de nouveaux produits, de nouvelles normes, et une pression forte sur ces services pour obtenir des lignes de crédit pour financer l'activité, optimiser les flux de trésorerie et la fiscalité sur ces flux.
Aujourd'hui, un directeur de la trésorerie et du financement participe de manière proactive à la stratégie de l'entreprise et est en première ligne dans les opérations de fusion et d'acquisition. Ce poste devient aussi stratégique que celui de directeur du contrôle de gestion.
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