Quand une Daf de l'IT donne son avis sur ses confrères et consoeurs? Trop d'outils classiques et peu flexibles
Publié par Yann Petiteaux le - mis à jour à
Avant d'être nommée Daf Europe d'Anaplan, spécialiste de solutions de pilotage et de planification stratégique, Nadine Pichelot a travaillé pour des multinationales du secteur IT (Apple, Cisco, Dell...). Une expérience éclairante sur l'usage des nouvelles technologies par les Daf.
Votre parcours de Daf chez Apple, Cisco, Dell montre un penchant pour les entreprises technologiques multinationales. D'où cela vous vient-il ?
C'est un virus que j'ai attrapé très tôt en débutant ma carrière chez Philips. Plus tard, mon expérience chez Apple m'a appris, en tant que financier, à aimer le produit que vend l'entreprise. C'est pour moi un élément très important. J'y ai également découvert la culture d'entreprise anglo-saxonne. Une culture que j'apprécie car le Daf y a les moyens d'exercer son devoir d'impertinence. Dans une entreprise américaine, lorsque l'on a acquis une certaine crédibilité, la hiérarchie est plus accessible que dans une entreprise française par exemple. Les rapports y sont moins politiques. On peut plus facilement dire ce qui ne va pas.
Plus récemment, j'ai dirigé la finance et les RH de la société Cloudwatt. Cela m'a donné le goût des petites structures. A l'issue de la reprise de l'entreprise par Orange, j'ai sollicité Anaplan car j'avais envie de travailler pour une start-up en forte croissance, dans le domaine de l'IT et à l'international. Je les ai contactés fin 2014 et j'ai été embauchée en mars 2015 en tant que daf Europe avec une équipe de trois personnes (cf son profil LinkedIn).
Quel regard sur le métier de Daf cette sensibilité pour les nouvelles technologies vous apporte-t-elle ?
Je constate que les Daf utilisent souvent des outils classiques et peu flexibles qui ont parfois été paramétrés par un informaticien dans les années 1990 ou 2000. Beaucoup de Daf disposent d'outils qui ne sont plus adaptés au marché comme des tableurs limités en termes de quantité de données. Dans les entreprises, on peut certes trouver des logiciels experts mais dédiés à certains métiers. Ce qui m'a intéressé chez Anaplan, c'est le fait de proposer un outil de planification intégré pour l'ensemble des métiers.
Dans la culture d'entreprise anglo-saxonne, le Daf y a les moyens d'exercer son devoir d'impertinence
Valorisée à plus d'un milliard d'euros, Anaplan vient d'intégrer le groupe des Licornes. Qu'est-ce que cela change pour vous ?
Pas grand chose. Être Daf d'une Licorne, c'est être Daf d'une entreprise en forte croissance. En un an, nous avons doublé notre effectif et notre chiffre d'affaires. C'est une croissance qu'il faut apprendre à gérer. Les enjeux sont multiples : être capable d'intégrer les nouveaux salariés, s'assurer que les facilities soient suffisamment flexibles, optimiser les dépenses... C'est une fonction très variée, qui fait intervenir de nombreux paramètres. J'opère un accompagnement généraliste qui correspond bien à mon profil. En effet, ce qui me plait le plus, c'est le côté opérationnel du Daf. Le financier dans sa tour d'ivoire n'existe plus. Il doit être au service des métiers.