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Le FP&A manager : un contrôleur de gestion augmenté ?

Si le métier de FP&A manager semble être une évolution naturelle du poste de contrôleur de gestion rompu à la data, il est aujourd'hui très recherché dans la fonction finance.

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Le FP&A manager : un contrôleur de gestion augmenté ?

Le métier de FP&A (pour financial planning & analyse) au sein de la fonction finance n'est pas nouveau. « Quelque part, la dénomination de FP&A manager est un peu galvaudée. On l'appelait autrefois le contrôleur de gestion central ou contrôleur financier. Ce n'est pas un nouveau métier ! », explique Aurélien Boucly, director of permanent talent spécialisé dans la finance au sein du cabinet de recrutement Robert Half. « Mais on l'a vu apparaître très nettement il y a 3-4 ans, juste après la pandémie de Covid, dans l'ensemble des secteurs et avant tout dans des structures internationales ou au sein d'entreprises françaises qui possèdent des filiales à ­l'étranger », résume-t-il. Un constat partagé par Sébastien Denis, practice manager senior au sein du cabinet Michael Page pour qui cette fonction de FP&A manager « vient de l'internationalisation du pilotage et de la recherche de performance de l'entreprise ». C'est pourquoi ce profil se retrouve dans tous les secteurs et tailles d'entreprises (grands comptes, ETI et PME qui sont des filiales de groupes à l'international).

Un contrôleur de gestion augmenté

Peut-on y voir une sorte de contrôleur de gestion augmenté ? « C'est en quelque sorte l'évolution de la fonction de contrôleur de gestion classique qui fait grandir les méthodes de validation et d'analyse de performance de l'entreprise, le tout en lien avec l'automatisation de la data », selon Sébastien Denis. Mais « avec une dimension souvent internationale ». Par définition, un manager du processus de planification et d'analyse financière accompagne l'entreprise dans la gouvernance opérationnelle et stratégique de son activité. Ces profils sont aujourd'hui très recherchés dans la fonction finance. Le profil de FP&A manager ne peut s'apparenter à celui d'un simple data scientist rompu à la data avant l'opérationnel. « Ce sont en général davantage des profils financiers qui ont déjà réalisé des projets d'implémentation de la data », explique Sébastien Denis. Le profil idéal ? Les entreprises sont en quête de financiers plutôt expérimentés (en moyenne 5 ans d'expérience professionnelle) « avec des candidats qui ont démarré dans des cabinets d'audit et ont eu une expérience en contrôle de gestion central ou financier », d'après Aurélien Boucly. « Aujourd'hui, les entreprises ont des niveaux d'exigence plus élevés et recherchent davantage des candidats avec des expériences longues au sein d'une même entreprise plutôt que des FP&A managers qui ont rebondi d'entreprise en entreprise et de projet en projet », insiste Sébastien Denis. En résumé, la fidélité dans une entreprise prime sur la volatilité de l'expérience.

Une fonction exposée

Parmi les compétences recherchées, les candidats doivent faire preuve « d'adaptabilité en raison des incertitudes (technologiques, géopolitiques...) et ainsi vite comprendre le schéma de performance de l'entreprise », selon Sébastien Denis. Outre une appétence pour les SI, les FP&A managers doivent savoir faire preuve d'aisance relationnelle et de leadership. « Ils doivent également être pédagogues pour bien communiquer sur les données financières et posséder un fort esprit de synthèse pour livrer des informations pertinentes », ajoute Aurélien Boucly. En d'autres termes, être de bons « business partners ». Car « ils doivent être en mesure de créer de l'influence dans l'entreprise avec des fonctions de moins en moins cloisonnées », souligne le senior manager de Michael Page. Ils ont enfin un fort rôle d'anticipation dans les prises de décision et dans l'accompagnement au changement (projets de croissance externe de l'entreprise, intégration de nouveaux outils...). Enfin, si ces profils sont intégrés dans la fonction finance et rattachés au Daf, au contrôle de gestion ou au directeur FP&A, « ils sont en lien avec les autres départements et sont souvent très exposés, car ils doivent non seulement aller collecter les données dans les autres services, mais aussi savoir les restituer auprès du Codir ou du Comex », rapporte Aurélien Boucly.

Dans un marché de l'emploi toujours tendu, les salaires des ­profils recherchés en finance sont en général élevés. « En moyenne, le salaire d'un FP&A manager oscille entre 70 à 90 000 euros par an pour un fixe brut hors variable », évalue le directeur de talents. Avec le big bang de la data, les nouveaux métiers d'analystes de la donnée explosent dans toutes les fonctions de l'entreprise et la finance n'est pas en reste.

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