Billet de Daf - S'engager pour rendre l'avenir possible
Céline Tevissen, directrice de la performance économique chez Bouygues Télécoms, membre du réseau FiPlus, livre sa vision de la fonction et du rôle du CFO. Une vision exigeante, engageante, motivante. Un message positif qui fait du bien dans le contexte actuel !
" Pour ce qui est de l'avenir, il ne s'agit pas de le prévoir, mais de le rendre possible " disait Saint Exupéry. Nous, financiers, sommes les experts des prévisions avec toutes les incertitudes que cela comporte. Nous savons que la santé financière d'une entreprise est avant tout la conséquence de choix et d'exécution de ces choix : des choix stratégiques et commerciaux, des choix de développement produit/marché, des choix opérationnels. De la R&D à la commercialisation, en passant par les investissements, les offres et contrats, les partenariats, la supply chain, les hommes et les femmes, ces choix s'exécutent avec parfois des risques mais en prenant surtout des engagements vis-à-vis des clients, des partenaires, des salariés et des territoires. Il en découle des perspectives de prises de commandes, de part de marché, de résultats, de performance et rentabilité, bref un business plan. Cet " avenir qu'il faut rendre possible ", c'est aussi la promesse faite aux actionnaires, aux investisseurs industriels et financiers.
L'écosystème global d'une entreprise est fondé sur des engagements
La direction financière en tant que porte-parole, garant, pilote et soutien au quotidien des engagements, rend des comptes et communique sur les résultats et les perspectives à court et moyen terme auprès des actionnaires, des comités d'audit, des comités de direction. La responsabilité est lourde. Toute évolution doit être compréhensible, intelligible, prévisible, sans quoi la sanction est immédiate. Le CFO est le visage, l'incarnation des engagements pris par la société, pour l'ensemble de son écosystème. Une évidence s'impose alors : l'implication du CFO et de toute son équipe dans la vie du business et des opérations avec son libre arbitre, sa compréhension des risques, son action et ses décisions. C'est la raison d'être de la Finance d'Entreprise. Je pense qu'au-delà de la cohésion absolue entre le CFO et le CEO, l'autre facteur de réussite est la capacité du CFO à fédérer toutes les parties prenantes internes et externes autour des engagements, des risques et opportunités et de leurs conséquences financières, afin que chacun soit propriétaire et leader de ses engagements. Il s'agit pour le directeur financier de s'engager lui-même bien sûr mais aussi de créer les conditions d'engagements mutuels communs et non contradictoires entre toutes les parties prenantes, y compris, voire en premier lieu, des actionnaires.
L'engagement, c'est entreprendre, investir, recruter. Mais c'est aussi mobiliser et unir. Cela nécessite d'agir avec courage, liberté, conviction et humilité. Cela sous-entend être capable de challenger, se challenger, avoir un oeil critique et in fine arbitrer. En somme, s'engager, c'est porter des valeurs communes dans un objectif commun.
A l'heure où les entreprises définissent leur raison d'être, leurs missions, à l'heure où elles mesurent leur responsabilité sociale et environnementale, à l'heure où elles se transforment et vivent la 4ème révolution industrielle, l'engagement est omniprésent. C'est même à mon sens la colonne vertébrale du CFO et ce qui anime nos actions d'aujourd'hui pour " rendre l'avenir possible. "
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