Rémunération : 2013, prudence dans la hausse des salaires
La dernière étude Deloitte sur les budgets d'augmentation de rémunération publiée le 10 janvier prévoit pour cette année + 2,4 % pour les non cadres et + 2,5 % pour les cadres soit un repli de l'ordre de 0,2 point par rapport à l'année précédente.
En matière d'augmentation de salaires, les budgets prévisionnels 2013 sont prudents. C'est ce qui ressort de l'étude* Deloitte menée sur la question rendue publique le 10 janvier. Les entreprises interrogées envisagent pour cette année de verser 2,4% d'augmentation pour les non cadres et 2,5% pour les cadres soit un repli de l'ordre de 0,2 point par rapport à l'année précédente, précise le document. Cette estimation reflète une certaine forme de prudence des entreprises devant l'incertitude des perspectives économiques, estime les auteurs de l'enquête. Le budget d'augmentation alloué aux cadres dirigeants, légèrement inférieur en 2012 (2,5%) à celui des autres populations reste stable pour 2013.
Des secteurs d'activité aux niveaux d'augmentation différents
Il existe une faible hétérogénéité des versements suivant les secteurs d'activité. Seuls les secteurs de l'industrie financière ou de la santé envisagent des prévisions supérieures aux autres secteurs (+0,2 point et +0,3 point). Les secteurs de la distribution ou de l'industrie prévoient des augmentations légèrement inférieures aux autres secteurs. "Nous constatons en revanche beaucoup plus d'homogénéité entre les différentes familles de métiers : les budgets octroyés sont désormais très proches ; seules les populations critiques faisant l'objet d'une tension sur le marché ou les fonctions commerciales, cruciales pour développer l'activité, bénéficient d'un budget supplémentaire", souligne Gabriel Bardinet, manager Rémunération et avantages sociaux chez Deloitte.
Des budgets d'augmentation favorisant les augmentations individuelles
Selon une tendance constatée depuis plusieurs années, avec des budgets d'augmentation plus faibles qu'avant la crise et la nécessité de garder les collaborateurs les plus performants, les entreprises allouent principalement des augmentations individuelles pour les cadres afin de permettre une plus grande différenciation. La population des non cadres n'échappe pas à cette tendance de fond, cependant, l'enveloppe est mieux répartie entre augmentations individuelles et collectives (40% et 60%). Cette tendance observée pour les budgets 2012 se confirme en 2013, et les budgets alloués aux augmentations générales diminuent encore (-0,4 point) au profit des augmentations individuelles (+0,2 point).
Des budgets d'augmentation liés aux résultats économiques de l'entreprise
La moitié des participants interrogés considèrent la performance économique de l'entreprise comme le critère le plus important lors de la définition de la politique d'augmentation. En revanche, pour la moitié des entreprises du panel, l'enveloppe reste inchangée, que les résultats économiques aient été en baisse (6%), conformes aux attentes (37%) ou supérieurs aux attentes (57%). Enfin 10% des entreprises dont les résultats économiques ont été supérieurs aux attentes ont alloué des enveloppes majorées (de près de 1% soit 3,5% environ).
Enfin, il apparait également que les critères exogènes prédominent dans la définition de la politique d'augmentation, notamment :
- L'inflation (volonté de préserver le pouvoir d'achat) ;
- La compétitivité externe (volonté de conserver ses talents).
Viennent ensuite les critères endogènes d'équité interne, d'égalité hommes/femmes ou encore de rattrapage salarial qui semblent moins importants (4ème, 5ème et 6ème position) dans la prise de décision sur les budgets d'augmentation.
*Dans le cadre de son Observatoire de la Rétribution, Deloitte a interrogé en décembre 2012 les directions des Ressources humaines des entreprises sur leurs politiques et pratiques de rémunération (plus de 130 sociétés participantes) et sur les niveaux d'augmentation salariale.
Sur le même thème
Voir tous les articles Data & Méthodologie