Mouvement Les Pigeons: résumé du feuilleton à rebondissements
Le mouvement de contestation en réaction au PLF 2013, baptisé “Les Pigeons”, continue à prendre de l'ampleur. Fédérant des auto-entrepreneurs et des créateurs de start-up, il souhaite peser dans le débat et faire entendre sa voix. Il semblerait que son combat porte ses fruits…
Le déclic s’est produit vendredi 28 septembre à la suite de la publication sur le site de La Tribune d’un billet de Jean-David Chamboredon intitulé "Une loi de finances anti-start-up", dans lequel le directeur du fonds d'investissement ISAI expliquait que l'alignement de l'imposition des revenus du capital sur ceux du travail, s'il devait être entériné dans le cadre de la loi de finances 2013, plomberait les PME de croissance.
Ce cri d'alerte a trouvé un écho important sur les réseaux sociaux, essentiellement auprès d’entrepreneurs du Web, pour finalement donner naissance au mouvement de protestation des “Pigeons”.
Fronde virtuelle
Qui sont les initiateurs du mouvement? Même s’ils revendiquent un certain anonymat comme ils l’expliquent dans leur manifeste: “Nous ne recherchons AUCUNE notoriété individuelle et ceux qui agissent sur cette page ne le font qu’en tant que Community Managers au service du collectif, relayant l’information et les initiatives de plus en plus nombreuses de ceux qui se sont sentis pris pour des pigeons”, un article de La Tribune a identifié les quatre organisateurs de cette fronde virtuelle : Jeremy Benmoussa de Up2Social, Fabien Cohen de Whoozer, Tatiana Jama Gomplewicz de Living Social et Ruben Nataf de 10 Days in Paris.
Le jeune mouvement possède déjà son site Internet, defensepigeons.org, enregistré au nom de Yael Rozencwajg, créatrice de l'agence de marketing digital Yopps. Il est très relayé sur Twitter, où le “hashtag” (mot-clé ajouté à un tweet) #geonpi a été plusieurs fois parmi les plus populaires en France, tandis que des centaines d'utilisateurs remplaçaient leur photo de profil par celle d'un pigeon. En quelques jours, @defensepigeons a attiré plus de 6 000 abonnés et 32 000 internautes ont cliqué sur le bouton J'aime sur Facebook. Une manifestation est même prévue dimanche 7 octobre à 15 heures devant l'Assemblée nationale. Finalement annulée par le mouvement le 3 octobre au soir.
Les pigeons ne font pas l'unanimité
“Mêlant entrepreneurs médiatiques, fondateurs de start-up, auto-entrepreneurs et sympathisants de tout poil, la spontanéité du mouvement des Pigeons le rend cependant assez peu lisible dans ses revendications”, souligne l’inspirateur du mouvement, Jean-David Chamboredon, dans une nouvelle tribune sur le site d’information économique Latribune.fr. Accusé de poujadisme, cet élan libéral a aussi suscité des ripostes, dont celle d’un groupe d’entrepreneurs désirant se démarquer de “cette caricature d’homo-economicus mû par le désir de minimiser ses impôts ou de faire une plus-value spéculative en quelques années”, via une tribune publiée par Libération.
Toujours est-il que le mouvement trouve déjà un écho auprès de la presse anglo-saxonne: le britannique Financial Times et l’américain Business Insider n’ont pas manqué cette occasion de critiquer le gouvernement de François Hollande.
Et vous, que vous inspire ce mouvement? Participez à notre sondage : Adhérez-vous au mouvement de contestation des Pigeons ? En attendant, la contestation, ultra médiatisée, est arrivée aux oreilles du gouvernement qui se veut rassurant. Il se dit prêt à revoir sa copie (à lire l'article de LaTribune.fr).
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