Les PME dédaignées par les analystes financiers
Publié par Eve Mennesson le - mis à jour à
Arkeon Finance publie une étude révélant qu'un tiers des sociétés éligibles au PEA-PME ne sont suivies par aucun analyste financier. Les petites valeurs pâtissent donc d'un manque d'intérêt de la part des investisseurs, qui ont du mal à trouver des informations sur les titres.
Créés début mars, les fonds PEA-PME ne suscitent pas un grand enthousiasme chez les investisseurs. Selon une étude de la société de bourse Portzamparc, la collecte serait même passée au rouge en août. Serait-ce la faute à un déficit de communication de la part des sociétés éligibles ?
C'est en tout cas une des pistes avancées par Arkeon Finance : dans un article publié sur le site www.pea-pme.fr, le prestataire en services d'investissement pointe la mauvaise couverture par les analystes financiers dont pâtissent les PME.
Un tiers des sociétés du PEA-PME non suivies
Ainsi, Arkeon Finance révèle que, si toutes les sociétés du SBF 120 sont très bien suivies (une moyenne de 16 analystes par société), les petites valeurs sont suivies par moins d'analystes qu'auparavant (à peine plus de 2 analystes en moyenne par société suivie).
Pire, sur les 292 sociétés déclarées éligibles au PEA-PME, un tiers ne sont couvertes par aucun analyste ! Une tendance en augmentation puisque, depuis 2007, la part de petites valeurs non suivies par les analystes a augmenté de 50%.
Perte d'intérêt des investisseurs
" Les investisseurs qui ouvrent un compte PEA-PME éprouvent des difficultés à trouver des informations ", résume Aymar de Léotoing, stratégiste marché chez Arkeon Finance. Ce qui peut représenter un véritable frein pour mobiliser leur intérêt.
On entre dans un cercle vicieux : les analystes ne s'intéressent qu'aux grandes valeurs, qui sont susceptibles de générer davantage de courtage, et délaissent les petites valeurs qui, en déficit de notoriété, n'intéressent pas les investisseurs.
Contrat d'animation
Arkeon Finance appelle donc les sociétés elles-mêmes à se mobiliser : " Les sociétés doivent faire un effort de communication vis-à-vis des investisseurs, notamment des particuliers ", insiste Aymar de Léotoing. La société plaide pour accorder l'éligibilité au PEA-PME aux seules sociétés ayant passé un contrat d'animation avec une société de bourse, le prestataire devant fournir au moins une analyse par an.
Et ce dans l'intérêt des actionnaires. " Les contraintes de publication ne sont pas suffisantes. Pour attirer les investisseurs, ces derniers doivent avoir accès à des informations propres à la solidité de la société, aux comptes, aux fournisseurs... ", conclut Aymar de Léotoing.