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Demain, une meilleure croissance mais un ralentissement de la productivité ?

Mabrouk Chetouane, responsable de la recherche et de la stratégie chez BFT Investment Managers, décrypte pour nous les dernières prévisions du FMI. Selon lui, si la croissance mondiale s'améliore, les gains de productivité ralentissent

Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
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Demain, une meilleure croissance mais un ralentissement de la productivité ?

La presse s'est fait le relai de la bonne nouvelle : le FMI est plus optimiste sur la croissance mondiale pour 2017 et 2018. Selon le Fonds Monétaire International, elle atteindrait 3,5% en 2017 et 3,6 en 2018, en nette accélération par rapport à celle observée en 2016.

Une bonne nouvelle due notamment à la situation de la zone Euro qui s'améliore, la croissance devant afficher un taux de 1,7% en 2017. "La croissance de la France, de l'Espagne et même de l'Allemagne s'améliorerait, décrit Mabrouk Chetouane, responsable de la recherche et de la stratégie chez BFT Investment Managers. Cela permettra au taux de chômage de diminuer, aux salaires d'augmenter et à moyen terme de voir l'inflation sous-jacente augmenter, permettant ainsi à la BCE de sortir de sa politique d'accommodation monétaire".

Les BRIC se redressent, la situation reste incertaine aux Etats-Unis

La zone Euro n'est pas la seule région qui devrait voir sa situation s'améliorer en 2017. "Les pays pétroliers bénéficieront de la stabilisation du prix de pétrole autour de 50 dollars le baril, ce qui est une bonne nouvelle pour eux", indique Mabrouk Chetouane. Bonne nouvelle pour la Russie, notamment.

En poursuivant sur la situation des BRIC, la Chine présente un PIB finalement meilleur qu'attendu. "Les autorités chinoises ont réussi à ajuster leurs politiques publiques, reconnaît Mabrouk Chetouane. Il reste cependant un risque liée à l'accélération des dépenses publiques". Quoi qu'il en soit, la situation à moyen terme s'améliore et les économies liée à la Chine, notamment commercialement, observent une certaine embellie conjoncturelle.

Le Brésil, en difficulté ces dernières années, commence à se redresser. "Sa situation monétaire commence à s'assainir, il y a moins d'inflation", observe Mabrouk Chetouane

Seule ombre au tableau de ces belles prévisions : les États-Unis, tout juste voisins de leur niveau potentiel. "Chez BFT nous pensions que Trump ne réussirait pas à redresser la situation en 2017 mais qu'il y parviendrait peut-être en 2018. Et ses déclarations récentes sur sa volonté de piocher dans le déficit pour financer ses mesures prouvent que les choses sont loin d'être gagnées", souligne Mabrouk Chetouane.


Investir dans les nouvelles technologies

Si le FMI se montre optimiste quant à l'accélération de la croissance mondiale, Mabrouk Chetouane se montre quant à lui pessimiste face à des signes de ralentissement structurel des gains de productivité. "Cela se traduirait par une moindre croissance potentielle et donc une progression plus limitée de l'économie", explique-t-il.

Quels signes observe-t-il pour affirmer cela ? "L'augmentation du poids des services dans les économies, secteur qui ne génère que de faibles gains de productivité, constitue un premier facteur explicatif de la baisse des gains de productivité. En outre, l'effondrement des taux d'intérêt et du coût de l'endettement peut engendrer une allocation sous optimale du capital et au détriment notamment des secteurs innovants.", avance Mabrouk Chetouane.

Par ailleurs, une population vieillissante est moins encline à intégrer des changements technologiques, quelle que soit leur nature .

Autre élément d'inquiétude : une répartition de la valeur ajoutée de moins en moins favorable aux salaires. " Depuis plusieurs années, on observe dans les pays développés, et notamment aux Etats-Unis, que la répartition de la valeur ajoutée bénéficie davantage au capital et non facteur travail . A moyen terme, ceci est de nature à accroître des inégalités et peser sur la croissance économique", note Mabrouk Chetouane.

Mabrouk Chetouane enjoint donc la France, ses investisseurs et ses entreprises, à continuer d'investir dans les nouvelles technologies, secteur dans lequel l'Hexagone est à la pointe. "Il s'agit de conserver cette avance", conclut Mabrouk Chetouane

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