Achats-finance : une relation qui doit encore progresser
Deux fonctions qui se renvoient la balle
Dernière thématique phare où les achats veulent un plus grand soutien de la finance : la variance & litige des facturations fournisseurs. "Les achats ont besoin de l'aide de la finance pour mettre en place un système de contrôle et de validation des dépenses ainsi qu'un pilotage des anomalies, constate le responsable pédagogique, or il arrive que chacun se renvoie la balle, d'où la nécessité de mettre en place un processus PtoP documenté et définissant le rôle de chaque fonction".
A l'inverse, les financiers identifient, eux aussi, de leur côté trois sujets propices à une meilleure collaboration avec les achats. Comme les négociations commerciales et contractuelles, où 29 % des financiers veulent s'impliquer davantage en mettant en place des solutions de financement du cash pour les fournisseurs (reverse factoring) ou en contrôlant davantage les conditions de paiement au regard des exigences réglementaires à l'instar de la loi LME, et ce, pour réduire les besoins de trésorerie.
Le grand absent : le coût de la non qualité !
Autre sujet sur lequel les financiers veulent collaborer davantage avec les achats : la mise en oeuvre de partenariats avec les fournisseurs. "La finance peut contribuer de façon notable au déploiement de partenariats de co-développement tant pour définir les mécanismes de partage des coûts, des risques et bénéfices que pour définir les structures à mettre en place pour permettre au partenariat de fonctionner, en accordant par exemple un budget d'investissement dans la R&D des fournisseurs", développe Patrice Pourchet.
Résultat assez surprenant de l'enquête : le coût de la non-qualité et la gestion des non-conformité semblent n'être prioritaires ni pour les uns, ni pour les autres ! "Pourtant, il est plus que jamais souhaitable de rendre visible, au niveau exécutif les dépenses de non qualité les plus lourdes afin d'aligner les plan d'action et de prévention entre les achats, la finance et la qualité. Sans doute un domaine, où les pratiques de mutualisation doivent encore progresser", estime ce dernier.
Une forte marge de progression
Les deux fonctions ont d'ailleurs identifié trois actions essentielles pour améliorer leur collaboration à terme : disposer d'outils et données qualité plus efficaces pour mieux traduire les savings dans le P&L, développer des compétences croisées (programme de mentorat commun aux achats et à la finance) et renforcer les relations de proximité à la tête de chacun des deux départements. Preuve que l'interface achats-finance peut et doit encore progresser, les sondés notent à près de 13 /20 la relation unissant leurs deux fonctions.
* Cette étude a été réalisée auprès de 29 grands comptes, parmi lesquels Airbus, Air Liquide, Danone, JC Decaux, L'Oréal, Sanofi, Schneider Electric, SNCF, Technip, Total
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