Entreprises cotées : après une année 2022 faste, retour à la réalité en 2023 ?
Publié par Florian Langlois le | Mis à jour le
Après une année 2022 marquée par un chiffre d'affaires en nette augmentation (+11,7%), la tendance devrait s'inverser en 2023 pour les entreprises cotées. Selon une récente étude menée par Allianz Trade, la moitié des secteurs consultés pour cette étude ne devraient pas voir leur rentabilité croître cette année.
L'année 2022 a représenté une année faste en matière de profit pour les entreprises. Selon une récente étude publiée par Allianz Trade, le chiffre d'affaires des entreprises cotées a augmenté de 11,7%, et les bénéfices par action de 4,3%. Des résultats positifs malgré un contexte international tendu marqué notamment par l'inflation persistante, les tensions géopolitiques entre la Chine et les Etats-Unis et le conflit en Ukraine.
Sur les 23 secteurs d'activités suivis par Allianz Trade dans cette étude, 15 ont connu un accroissement de leur chiffre d'affaires et de leurs bénéfices par action en 2022. Les secteurs
ayant enregistré les meilleures performances sont le pétrole et le gaz, les transports et l'hébergement restauration. « Le secteur du pétrole et du gaz a logiquement bénéficié de la hausse du coût de l'énergie qui a suivi l'invasion de l'Ukraine. Côté transport, le chiffre d'affaires a cru de +75,6% en 2022, principalement grâce à la reprise du trafic aérien post-covid et aux taux de fret maritime encore élevés, surtout au premier semestre. Le secteur de l'hôtellerie-restauration a quant à lui profité de la fin de la pandémie pour voir les taux d'occupation et les prix grimper dans les hôtels et restaurants, d'où une hausse du chiffre d'affaires de +33,7% en 2022 », explique Maria Latorre, conseillère sectorielle chez Allianz Trade.
Préserver ses marges
Cette tendance favorable devrait cependant s'inverser en 2023. En effet, sur les 23 secteurs couverts par l'étude, 12 d'entre eux, soit plus de la moitié, ne devraient pas voir leur rentabilité croître cette année. Le secteur du transport maritime devrait, par exemple, être à la peine en 2023. « Pour le transport maritime, le risque majeur persiste dans le déséquilibre de l'offre et de la demande, et plus particulièrement dans son inversion : les armateurs ont renforcé leurs capacités pour répondre au fort rebond de la demande en sortie de pandémie, et ils risquent cette année d'en payer le prix. En effet, selon nos estimations, le commerce mondial en volume ne devrait croître que de +0,9% en 2023. Un ralentissement fort des échanges commerciaux, dans un contexte de recul du coût du fret, qui aura forcément un impact sur la rentabilité des acteurs du secteur », précise Maria Latorre.
La distribution, qui verra ses marges affectées par l'inflation et l'intensification de la guerre des prix, mais également la construction, l'électronique et la métallurgie devraient également faire partie des secteurs qui souffriront particulièrement cette année, selon Allianz Trade. Se pose alors la question des impacts de ces pressions sur la rentabilité des entreprises de ces secteurs. « Les entreprises auront pour principale priorité de préserver leurs marges cette année. En ce sens, il ne serait pas étonnant de voir un certain nombre d'entre elles appliquer des plans de réductions des coûts. De même, qui dit impact sur la rentabilité dit mécaniquement impact sur la trésorerie, et potentiellement la solvabilité. Cette année, les entreprises devront se montrer vigilantes dans le choix de leurs partenaires commerciaux : nous estimons que le risque d'impayés repartira à la hausse en 2023, avec une croissance des défaillances de l'ordre de +19% à l'échelle mondiale », répond Maria Latorre.