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Le Daf est un négociant... s'il sait sortir du compte de résultat et maîtriser le bilan

Publié par Yves Peccaud le - mis à jour à

Le directeur financier est souvent perçu comme un homme de chiffres et les opérationnels ne comprennent pas toujours ce qu'il fait. Mais une part importante de son travail est quelque chose de très simple, une activité très ancienne : dans les faits, il achète et vend tous les jours. C'est un commerçant.

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Prenons donc les deux faces du négociant, l’acheteur et le vendeur pour bien comprendre son rôle, comment il trouve ses produits, ses clients et fixe les prix.


Le Daf est un acheteur


Incontestablement, la fonction même de directeur financier est bien de trouver des financements pour assurer la pérennité et le développement de l’entreprise. A ce titre, il est en contact avec les actionnaires, il émet éventuellement des titres, des obligations ou il contracte des emprunts bancaires. Il en détermine le montant, la maturité, le risque, les garanties. Bref, il va chercher des produits à acheter. Il en négocie aussi le prix, c’est-à-dire et le taux. Il est donc un acheteur de ressources. Pour l’entreprise dans son ensemble, le coût d’achat de ces ressources est le coût moyen pondéré du capital. Il dépend de la rémunération relative de l’actionnaire et des taux bancaires nets d’IS. Cet indicateur est très connu de chacun. Mais qui l’a déjà calculé dans son entreprise ? Je vous engage à calculer ce taux, ce qui n’est généralement pas très complexe dans les sociétés de petite ou moyenne taille. Vous êtes un acheteur et vous connaitrez ainsi le prix de votre argent, ce qui est fondamental. Vous pourrez alors donner des règles aux opérationnels pour arbitrer par exemple entre prix et délais.
Le directeur financier est donc bien un acheteur. Mais est-ce un vendeur ? En quoi pouvons-nous dire que le directeur financier est un vendeur d’argent ?


Le Daf est un vendeur


Prenons l’exemple de l’acquisition d’une entreprise. Outre les aspects stratégiques, la décision d’acheter est conditionnée par son pendant, le retour sur investissement. Un business plan de la cible est alors établi afin de valider que l’argent que l’on se propose d’investir est bien placé, qu’il dégage une bonne rentabilité. En d’autres mots, qu’il est placé avec un bon rendement à un risque raisonnable : la question est de savoir s’il est judicieux ou non de financer ce projet de M&A, ou si un autre choix d’investissement est plus judicieux. En fin de compte, l’argent disponible pour investir est placé sur le projet le plus « vendeur ». Le directeur financier est alors un vendeur d’argent.
Chaque jour, de façon plus ou moins volontaire, il alloue les ressources achetées aux besoins de financement de l’entreprise. Les stocks évoluent sans cesse, les clients paient plus ou moins vite, les autres créances et dettes varient, de nouveaux investissements sont réalisés, des cessions sont décidées. Nous pouvons élargir l’exemple de l’acquisition aux autres composantes des immobilisations et du BFR. Dans tous ces cas, il convient de placer, de vendre au mieux l’argent de l’entreprise et d’obtenir la meilleure rentabilité économique possible.


Le financier, un négociant en argent dont la performance est mesurée par la création de valeur.


Le directeur financier est un négociant en argent puisqu’il l’achète et le vend.
Cette fonction de commerçant n’est pas saugrenue. Elle est même étayée par la théorie que nous avons tous lue un jour. En effet, nous savons que l’écart entre le prix d’achat de cet argent et le rendement de sa vente correspond à une donnée essentielle de la vie financière de l’entreprise : La création de valeur.

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