[Tribune] Pourquoi les entreprises font-elles appel au crowdfunding obligataire ? Réponse en 7 points!
Publié par Florence Leandri le - mis à jour à
Contrairement aux idées reçues, les entreprises présentées sur les plateformes de crowdfunding n'ont pas été majoritairement refusées par leurs banques. Ce n'est pas un hasard si, en France au premier semestre 2016, plus de 223 sociétés ont levé 37 millions d'euros sur de telles plateformes.
1) Un gain de temps indéniable
Une demande de financement sur une plateforme de crowdfunding permet de bénéficier des fonds en quelques jours. Que la réponse de la plateforme soit négative ou positive, le résultat est clair, rapide et efficace. Les fintechs sont agilement organisées. L'efficacité et la rapidité sont au coeur de leur modèle.
2) Une source de diversification
S'il est évident qu'une entreprise doit diversifier ses clients et ses fournisseurs pour minimiser le risque de dépendance, il en est de même pour ses partenaires financiers. Ne pas être trop dépendant de ses actionnaires ou de ses banques est fondamental. Le crowdfunding obligataire est le troisième volet qui manquait tant aux PME. En multipliant ses sources de financement, une entreprise dispose d'un pouvoir de négociation supplémentaire, que ce soit en phase de croissance forte mais également lorsqu'il s'agit de financer des cycles difficiles.
3) La souplesse du crowdfunding
Les contraintes imposées par les banques peuvent parfois être lourdes. Pour un chef d'entreprise, n'avoir aucune caution ou garantie personnelle est gage de sérénité. C'est là toute la force du crowdfunding, puisque bon nombre de chefs d'entreprise voient en cette solution un moyen de ne pas contraindre la société, quitte à payer un coût plus élevé.
4) Le financement de tous les besoins
Qu'il s'agisse du financement de la trésorerie, de recrutements ou de R&D, il est souvent constaté que les banques ne sont pas à l'aise avec ces objets. Or les entreprises du 21ème siècle n'ont presque que des actifs immatériels, des cerveaux ou des technologies. Ce sont des sociétés de services. Alors, le crowdfunding est une réponse pertinente, car les plateformes financent aisément tous les besoins d'une entreprise, y compris immatériels.
5) L'accès à plus de profondeur
A l'image des grandes entreprises qui se financent via le marché obligataire, une PME peut vouloir accéder à de la profondeur supplémentaire. Parfois, le financement des banques ne suffit pas. En effet, il se peut que les banques soient au maximum de leur engagement sur une même contrepartie, notamment pour respecter les ratios de Bâle 3. Le marché du crowdfunding obligataire offre cette profondeur supplémentaire via l'accès à de nouveaux créanciers. Les PME peuvent alors prétendre à davantage de financements qui répondent aux besoins d'investissement directs à la hauteur de leurs ambitions.
6) L'allongement des maturités
Il est souvent constaté que des PME financent des projets moyen/long terme sur leur trésorerie ou avec des concours bancaires de court terme. Cette erreur tend à créer des situations de difficultés en termes de gestion de trésorerie. Alors, la finance participative permet de libérer davantage de prêts moyen terme. Le chef d'entreprise peut alors se concentrer sur son activité et non pas sur son tableau de bord de trésorerie.
7) Les bénéfices d'image
Force de marketing, le crowdfunding est un vecteur d'image efficace pour les entreprises. Cela renvoie une image d'entreprise ouverte et moderne. Par ailleurs, c'est une opportunité idéale pour communiquer dans la presse, auprès de ses clients et même auprès de son banquier.
Enfin, les entrepreneurs faisant appel au crowdfunding ont la joie de s'adresser à des acteurs de la fintech. Ce sont des plateformes financières agiles et à l'écoute, dirigées par une nouvelle génération de financiers qui ont pour ambition de dépoussiérer la finance classique et redynamiser le financement des PME (sur cet apport, réel, voire les témoignages des Daf de Dataiku, Meninvest et Parlabo).
Auteur
Jean Carvajal, spécialiste du marché obligataire et du financement des PME françaises, est président de la société Investbook, plateforme d'investissement participatif par souscription d'obligations.