Thierry Goemans, un Daf pour les start-up
Publié par Antoine Pietri le | Mis à jour le
Rencontrer chaque jour des entrepreneurs visionnaires : telle est la principale motivation de Thierry Goemans, un Daf qui propose ses services à des dirigeants de start-up.
Lorsqu’il crée, en 2008, la société Adjuvamus pour encadrer son activité de Daf en free-lance, Thierry Goemans a une idée bien précise en tête : travailler avec des TPE, plus précisément des start-up.
« Typiquement, mes clients sont de jeunes créateurs d’entreprise qui ont une idée très bonne, très novatrice, explique-t-il. Ils sont, pour la plupart, des visionnaires, mais pas des gestionnaires. »
Thierry Goemans travaille notamment pour AgoraPulse, la marque commerciale d’Acting Cloud. Cette société, qui propose des solutions de marketing et de CRM sur Facebook, compte parmi ses clients McDonald’s, Virgin Megastore, ou encore le journal L’Équipe. L’offre de Thierry Goemans est calibrée pour se plier aux exigences de fonctionnement de ce type de sociétés, notamment en matière de tarifs, mais aussi de méthodes de travail. « Mes clients ont une véritable culture du low cost. C’est pourquoi j’utilise constamment les technologies qu’offre aujourd’hui Internet. Je travaille beaucoup par e-mail, par Skype… L’utilisation de ces outils me permet de rester abordable pour ces sociétés, qui n’ont en général pas les moyens de faire appel à un cabinet d’experts-comptables. » Ces pratiques ne l’empêchent toutefois pas de se déplacer régulièrement chez ses clients.
Ses interlocuteurs lui demandent parfois de se former à tel ou tel nouveau logiciel pour faciliter leurs échanges. « Si cela peut nous faire gagner du temps à tous, je n’y vois aucun inconvénient », explique-t-il. Résolument tourné vers le Web 2.0, Thierry Goemans anime aussi un blog, www.adjuvamus.fr/blog, sur les thématiques des gestions administrative et financière, et est actif sur les réseaux sociaux.
Savoir s’adapter à ses clients
Le travail auprès de start-up demande aussi une grande capacité d’adaptation. Le pilotage financier, par exemple, ne repose pas uniquement sur la rentabilité : « Lorsqu’une start-up démarre, il convient de surveiller les ventes et la trésorerie. Il faut savoir où l’entreprise se situera à la fin du mois. » Plus tard, dans la vie de la société, d’autres critères entrent en ligne de compte. « Le business plan prévoit parfois de perdre de l’argent pendant un, deux, ou trois ans, avant d’arriver à l’équilibre. L’important est alors de tenir les objectifs en termes de ventes, de volumes… »
Selon Thierry Goemans, le plus difficile pour les jeunes chefs d’entreprise est parfois de s’ancrer dans la réalité, d’accepter le décalage entre les espérances et les chiffres réels de la société. Le travail du Daf consiste aussi à apporter à ces entreprises la crédibilité nécessaire pour lever des fonds. « Pour une start-up, les investisseurs se limitent aux business angels, qui cherchent avant tout des entrepreneurs auxquels ils font confiance. Il faut arriver à ce que l’entreprise soit crédible quand elle est face à ces investisseurs potentiels. »
Avant de se lancer en free-lance, Thierry Goemans travaillait comme salarié dans divers secteurs : textile, distribution spécialisée, marketing… Aujourd’hui, il n’envisage pas de quitter son statut. « Je suis chaque jour en contact avec des inventeurs, des précurseurs. C’est un vrai bonheur de travailler avec eux ! »
CV express
En aparté
Ma collaboration avec l’agence web Octave & Octave. Lorsque j’ai commencé à travailler pour cette entreprise en 2008, elle comptait seulement un associé et un stagiaire, contre 20 personnes aujourd’hui. Je viens de passer la main, ils ont recruté un Daf que j’ai aidé à choisir.
C’est moi-même. Je crois qu’on a toujours l’impression qu’on pourrait mieux faire pour aider son client.
Journaliste. C’est un métier dans lequel on doit être curieux et s’intéresser à tout, et c’est un trait qui me caractérise vraiment. Mais on m’a conseillé de me lancer dans la gestion et la comptabilité… Un choix de raison, et non de cœur.