Epargne salariale : les meilleurs placements pour 2021
Publié par Mallory Lalanne le - mis à jour à
Le fonds monétaire reste le choix d'investissement majoritaire dans les plans d'épargne entreprise, alors qu'en 2020 il affiche des rendements négatifs et fait perdre de l'argent aux salariés. Les entreprises doivent donc proposer plus d'alternatives dans les solutions d'investissement.
La gestion des supports de placement en épargne salariale et retraite serait-elle trop compliquée et chronophage pour les entreprises ? Il semblerait que oui. Selon le baromètre annuel dédié aux performances des FCPE (Fonds Commun de Placement d'Entreprise) publié jeudi 6 mai 2021 par Mercer France, les dispositifs proposés par les directions financières sont encore majoritairement investis dans des supports aux performances décevantes. " L'épargne salariale et retraite est regardée de façon globale par les entreprises, car elles cherchent des solutions pour fidéliser leurs salariés, compenser le gel des salaires ou leur faible hausse. Mais elles n'analysent pas pour autant la performance de ces dispositifs, et ne se rendent pas vraiment compte qu'elles mettent trop souvent de l'argent dans des supports qui ne rapportent pas grand-chose. Pour que la stratégie fonctionne, le salarié doit avoir l'impression que les dispositifs proposés par son employeur lui rapportent de l'argent ", constate Benjamin Sanson, Responsable Épargne Retraite et Épargne Salariale chez Mercer France, acteur du conseil en ressources humaines, protection sociale et avantages sociaux.
Modifier le choix des fonds par défaut
Le fonds monétaire reste ainsi le choix d'investissement encore majoritaire dans les plans d'épargne entreprise, alors que tous les fonds des marchés enregistrent en 2020 des rendements négatifs et font perdre de l'argent aux épargnants. Essentiellement composés de dettes à échéances très courtes émises par les Etats et entreprises bien notés en Zone Euro, les fonds monétaires sont pénalisés depuis plusieurs années par la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne (BCE) dont les taux directeurs et taux de dépôt, en territoire négatif, impactent directement la performance de la classe d'actifs. " Cette tendance devrait se poursuivre à horizon court et moyen terme. Les directions financières doivent donc revoir, modifier le choix des fonds par défaut, et proposer plus d'alternatives dans les solutions d'investissement. La proposition de gestion financière doit être la plus large pour satisfaire les salariés, et ne pas se limiter à quatre fonds ", ajoute l'expert.
Surperformance pour les fonds actions PEA PME
Sur quels supports investir pour rechercher la performance ? Essentiellement composés de dettes à échéance courte (1 - 3 ans), les fonds obligataires court terme sont une solution de substitution aux fonds monétaires. Plus volatils que ces derniers, ils offrent toutefois une perspective de rendement supérieur dans un contexte de taux négatif et d'intervention massive des banques centrales. En 2020, les performances des fonds intégrant le panel du baromètre sont comprises entre -0,68 % et 1,05 %.
Les entreprises doivent également regarder de près les performances des fonds actions PEA PME, qui sont comprises en 2020 entre 1,30 % et 46,27 %. " Encore méconnus des investisseurs et des entreprises, les fonds actions PEA PME créés en 2014 et relancés avec la loi Pacte, ont performés en 2020. Ils enregistrent les meilleures performances de l'année, devant les autres types de fonds actions proposés ", détaille Benjamin Sanson.
Troisième placement intéressant : les fonds diversifiés. " Ils ne sont pas toujours proposés par les entreprises, mais ça peut faire sens quand on regarde les performances honorables (autour de 5%) de ces supports et le niveau de risque limité ", analyse Benjamin Sanson.
Ces tendances peuvent-elles changer ? " C'est évident. La performance des fonds monétaires et des fonds obligataires court terme ne changera pas. Les autres supports sont fortement liés au marché et à performance des fonds actions. Il faut donc analyser et comparer les dispositifs proposés par les autres acteurs, et regarder s'il est possible de mettre en place des solutions de gestionnaires externes pour garantir l'efficacité financière des dispositifs et améliorer leur performance globale ", estime Benjamin Sanson. La mise en place de solutions de gestion en architecture ouverte commence à se développer en France au sein de grands réseaux bancaires traditionnellement fermés. Cette piste ne doit donc pas être écartée par les directions financières.