Sentinelle: observer et alerter
En investissant le rôle de sentinelle, les maîtres bergers ne se contentent pas de scruter le paysage à la recherche de lions ou de loups. Ils observent également la dynamique du troupeau dans son environnement et son milieu naturel. La sentinelle analyse l'environnement pour que les autres puissent interagir en toute sécurité et faire leur travail. Il s'éloigne du troupeau pour voir les menaces et les opportunités avec du recul et du perspective plus large. Il observe la dynamique sociale au sein du groupe ainsi que la façon dont le groupe interagit avec l'environnement, la culture, l'économie ou la société en général. Il favorise le calme et la confiance afin que les autres puissent travailler en toute sérénité.
Surinvestir ce rôle peut causer des torts à un manager qui sera vite perçu comme trop logique, distant et détaché. Il pourrait aussi avoir trop tendance à se concentrer sur des feuilles de calcul, de budget au détriment des émotions et de la dynamique interpersonnelle du groupe.
Prédateur: éliminer et équilibrer
Le rôle de prédateur est le plus dangereux du maître berger. Il consiste entre autres à prendre des décisions difficiles en période de crise mais aussi à savoir se séparer de certains collaborateurs jugés peu compétents. Dans ses effets pervers, un prédateur aura tendance à utiliser les erreurs et les faiblesses de ses collaborateurs contre eux, a éliminer trop rapidement des collaborateurs moins performants ou des gens qui ont simplement besoin de plus de soutien.
"Pour un leadership socialement intelligent - les 5 rôles d'un maître berger" vient de paraître en août 2019 aux éditions Le courrier du livre. Son auteure Linda Kohanov est également conférencière, enseignante et femme de chevaux de renommée internationale. En 1997, elle a crée l'approche Eponaquest pour diffuser l'apprentissage par le cheval auprès des professionnels et du grand public. "Si on prend des grands leaders comme Buddha, Alexandre le Grand, Catherine la grande de Russie, Georges Washington (peu connu comme éleveur de chevaux), Winston Churchill ou Ronald Reagan, tous étaient de grands hommes ou femme qui avaient un rapport particulier avec les chevaux", explique l'auteure. Elle a écrit 5 livres sur le sujet et travaille à l'international (USA/Europe/Australie/Canada) avec des grandes entreprises.