La crise bouleverse les agendas financiers des sociétés cotées (Arrêté des comptes, la publication des résultats annuels, ...) . "Cette épidémie du Covid-19 peut impacter 4 temps forts des calendriers", estime l'associée de KPMG.
4 temps forts des agendas financiers
- L'Arrêté des comptes au 31 décembre 2019
"Cette crise sera perçue comme un évènement postérieur et ne nécessitera pas un réajustement des comptes. Les effets financiers estimés pourront être éventuellement mentionnées en annexe", souligne l'auteur de l'étude. Si les comptes ne sont pas encore arrêtés, les émetteurs peuvent faire une mention en annexe aux comptes. Mais d'une façon générale, les sociétés intégreront les éléments liés aux effets du Covid-19 dans le rapport de gestion qui mentionne tous les évènements importants survenus depuis la clôture de l'exercice.
- La publication des résultats annuels
L'étude porte sur des émetteurs qui ont arrêté leurs comptes à date et publié leurs résultats en février. "On voit bien que la plupart d'entre eux ont communiqué à ce moment-là sur les incidences de cette épidémie. Ils ont notamment communiqué sur les perspectives d'activité de l'année en cours", souligne l'associée de KPMG. Certaines grandes sociétés cotées ont communiqué dès le mois de février sur une évaluation chiffrée de l'impact de l'épidémie sur leur chiffre d'affaires. Citons par exemple le groupe Arkéma qui estime fin février "à 20 millions d'euros l'impact du Covid-19 sur son EBITDA" ou encore Air France - KLM Group qui jauge l'impact du Covid-19 à "-150 à -200 millions d'euros entre février et avril 2020 sur son résultat d'exploitation". "Certains émetteurs comme Pernod Ricard ou Danone vont encore plus loin en révisant leurs objectifs et en communiquant sur un nouvel objectif pour l'année en cours", souligne l'associée KPMG. D'autres comme JC Decaux publient même leur PCA dès le 8 mars.
"Si les entreprises ne communiquent que sur des perspectives, l'AMF recommande de communiquer sur les hypothèses qui sous-tendent ces prévisions", insiste Sarah Bagnon-Szkoda de KPMG.
- Le document d'enregistrement universel (ou URD)
D'ici le 30 avril 2020, les sociétés cotées devront publier leur rapport financier annuel ou bien leur document d'enregistrement universel (URD). L'un comme l'autre contiennent notamment le rapport de gestion qui commente les risques et les incertitudes depuis l'Arrêté de la clôture des comptes du 31 décembre 2019. A ce jour, peu d'URD ont encore été publiés. "Avec le renforcement des mesures sanitaires et la montée en puissance de l'épidémie, on peut s'attendre à ce que les émetteurs fassent encore évoluer leurs publications (URD, rapports financiers, ...) en détaillant les plans de gestion de crise mis en place, les PCA ou encore des risques indirects liés à la fraude ou à la cybercriminalité", précise l'auteur de l'étude.
- La publication des informations intermédiaires (trimestriel) et le rapport financier semestriel
D'après l'AMF, les émetteurs devront s'interroger avec les commissaires aux comptes sur les incidences de l'épidémie sur leurs futurs Arrêtés de clôture de compte mais aussi sur les tests de valeur, les analyses de sensibilité, les risques de liquidités, de contrepartie, de couverture, sur l'évaluation des stocks et de certains actifs qui sont à suivre avec attention dans les mois à venir.
Enfin, "au-delà des impacts financiers de l'épidémie, il est aussi important d'évaluer les risques sur les procédures internes, les contrôles de gestion, mais aussi sur les capacités des sociétés cotées à répondre aux obligations d'informations périodiques", conclut l'associée de KPMG.