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L'affacturage, c'est pour qui ?

Autre levier pour remplir vos caisses plus rapidement, en attendant que vos clients se décident à vous payer : l'affacturage. Traditionnel ou online. Depuis 2014, les volumes de créances achetées par les factors croissent de plus de 10% par an, jusqu'à atteindre, l'année dernière 320 milliards d'euros.

" Cette croissance du marché s'explique par le fait que les factors ont fait évoluer leurs offres, elles sont plus diversifiées et sont adaptées à tous les types d'entreprises ayant un modèle BtoB. Le Segment des grandes entreprises et des ETI a notamment souscrit à l'affacturage. Les entreprises et/ou groupes répondant aux normes comptables IFRS recherchent des programmes d'affacturage déconsolidant. Le principe d'une réelle cession des factures leur permet de sortir les créances clients de leur bilan, tout en bénéficiant d'un apport de cash du factor, sans constater de dette financière", indique Philippe Mutin, directeur général délégué de FactoFrance, société de référence sur le marché de l'affacturage. " Le marché est également boosté par l'intérêt de plus en plus fort des petites entreprises, désormais intéressées par des conditions très souples, avec moins d'engagements de la part des clients. "

Pour Philippe Mutin, l'affacturage est valable dans toutes les situations. "Il apporte de l'oxygène lorsque l'entreprise est en forte croissance et génère des besoins de fonds de roulement plus importants. Il apporte aussi de l'oxygène en cas d'insuffisance respiratoire pour les entreprises qui traversent des cycles difficiles." Le professionnel de l'affacturage met également en évidence un autre argument : la robustesse de ce financement. " Un découvert peut être remis en cause tandis qu'une ligne d'affacturage est par nature plus robuste dans la mesure où elle repose sur la santé de l'entreprise mais surtout sur celle de ses clients. Le risque est donc atomisé. " L'affacturage peut être assorti du service de recouvrement, ou pas. Sans donner de chiffre précis, Philippe Mutin évoque un service aussi compétitif qu'un découvert bancaire hors services complémentaires.

Le coût reste néanmoins un frein au développement de l'affacturage. Selon l'étude sur les délais de paiement Arc-IFOP, 82% des entreprises estiment en effet l'affacturage trop onéreux pour être rentable. Autre frein : la sortie du process d'affacturage. Car lorsque les factures ne sont plus payées immédiatement par le factor, il faut avoir les reins solides pour être capable d'assumer 60 jours sans rentrée d'argent. A noter également que plus vos clients présentent une solvabilité intéressante, plus les tarifs appliqués seront avantageux pour vous. Et inversement donc...

Et pourquoi pas se faire racheter ses créances perdues ?

Enfin, autre possibilité encore peu utilisée dans l'Hexagone au contraire des pays anglo-saxons : le rachat de créances. Eric Ermantier, et sa plateforme Debtcatcher.com, tentent d'évangéliser les Français à cette pratique. 85% de son chiffre d'affaires sont néanmoins pour l'instant réalisés. Le principe : les entreprises déposent leurs créances sur le site. Les acheteurs de créances (professionnels en général) font des offres de reprise. " En général, le rachat se fait à hauteur de 5 à 15%. C'est peu, mais c'est mieux que rien. C'est l'option de la dernière chance, avant de passer sa créance en perte ", conclut-il.

Stéphanie Gallo-Triouleyre

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