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Libérons l’information d’entreprise en France !

Publié par MARIE FRANCE BERGAMO le | Mis à jour le

Les données bilancielles sont appelées à se raréfier. Aujourd’hui en France, sur 3,5 millions d’entreprises ayant l’obligation de publier leur bilan, seules 1,4 millions publient effectivement leurs comptes. Suite à la simplification annoncée des règles de publication des comptes par les entreprises Nos projections, pessimistes mais réalistes, nous portent à croire que demain, seules 240 000 entreprises publieront leurs comptes sur 2,1 millions qui seront tenues de le faire.

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Par pallier à cela, le partage de l’information entre les acteurs eux-mêmes devient primordial. Et à ce sujet, le constat est sans appel : la France se distingue du reste de l’Europe. Ainsi, l’Allemagne, l’Italie, la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas sont par excellence des pays où la transparence et le partage des données financières sont inscrits dans l’ADN des entreprises. Pays pourtant proches de la France, ces pays ont pris conscience l’importance du partage des comportements de paiement et ont acquis un réflexe de recourir à l’information financière, ce qui dénote des différences culturelles avec la France : En Allemagne, il s’échange l’équivalent de 385 millions d’euros d’informations financières, en Italie 350 millions et au Royaume-Uni 190 millions. Tandis qu’avec 140 millions d’euros, la France est loin derrière.

 

Le second frein concerne la taille de l’entreprise. Si les grands groupes possèdent déjà, pour la plupart, le réflexe de partager les données de paiements, ce n’est pas le cas des TPE et PME pour lesquelles les données relatives à leurs clients ou à leur facturation sont jugées sensibles. Ce sont précisément ces entreprises qui seront le plus impactées par l’absence de données bilancielles et du non-partage des données de paiement. Comment savoir en effet, si leurs factures seront honorées dans les délais ? Comment anticiper le faux bon d’un client ?

 

La non-publication des données constituerait un non-sens car elle risque à terme d’être contre-productives et de ralentir les échanges commerciaux.

 

Indispensable pour connaître la solidité de ses clients, l’information financière se révèle être un puissant et précieux outil décisionnel des entreprises. Dans le contexte actuel de prudence en matière d’échanges commerciaux, les entreprises ont avant tout besoin, en temps réel, de données fiables et d’analyses précises sur la solvabilité de leurs partenaires commerciaux dans leur prise de décision afin d’anticiper et réduire les risques.

 

Si les données bilancielles ne constituent pas la seule source de l’évaluation d’une société, elles demeurent cependant un indicateur important. Comment dès lors construire une analyse pertinente et complète de la santé d’une entreprise, et évaluer ainsi son risque de défaillance ?

Les rapports de solvabilité sont établis à partir de paramètres différents : Le secteur d’activité, la taille de l’entreprise, son historique ou l’historique du dirigeant sont autant de facteurs qui permettent aux spécialistes de l’information d’entreprises, de mesurer le risque de défaillance.

 

Pour pallier à cette mesure, les sociétés d’information d’entreprises ont mis en place, depuis plusieurs années, des process de collecte de bilans auprès des entreprises. Si les données ainsi recueillies ne sont pas nécessairement publiées, elles sont néanmoins prises en compte dans l’évaluation de la solvabilité des entreprises.

 

Au-delà des informations bilancielles, l’enjeu aujourd’hui, concerne les données relatives aux comportements de paiement. Le nombre d’entreprises en situation de défaillance après avoir dû faire face à un ou plusieurs impayés ne cesse de croître.

 

Pour faire savoir si une facture sera réglée dans les délais, nous devons nous focaliser sur les habitudes des entreprises en la matière. Et cela se traduit entre autres par le partage des comportements de paiement par les entreprises elles-mêmes.

 

Mais pour obtenir une information de qualité, l’engagement des entreprises constitue une condition essentielle. Celles-ci doivent jouer le jeu du partage de données. Or beaucoup d’entreprises cultivent le secret et restent réticentes à vouloir confier les comportements de paiements de leurs clients, en fait leur balance âgée, aux sociétés d’information d’entreprise.

 

La réponse : encourager les entreprises à partager ces informations. Un changement de mœurs reposant sur le partage et la transparence des comportements de paiement - sur un mode collaboratif –  pour redynamiser et encourager les bonnes pratiques au sein des entreprises, soucieuses de leur réputation. Elles contribueraient ainsi à l’enrichissement et à la démocratisation des informations et par là-même à la bonne santé de l’ensemble des entreprises françaises.

 

Damien Barthélémy, Directeur Général Creditsafe France

 

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