Olivier Masson, Daf de Krys group, et le rapatriement partiel de production
Face à un événement de force majeure ayant réduit la capacité de production d'un fournisseur, Krys Group a relocalisé cette production dans sa filiale Codir. Le Daf, Olivier Masson, revient sur les tenants et aboutissants de cette opération non programmée.
Fin 2011, la Thaïlande est frappée par de très fortes inondations réduisant la capacité de production d'un des fournisseurs des adhérents du groupe Krys. " Comme chacun des adhérents se fournit directement auprès de fabricants de verres, la perte d'un de nos fournisseurs nous a conduits à réfléchir à un nouveau modèle. Rapatrier la production auprès de Codir, à l'usine de Bazainville, dans les Yvelines semblait être la solution ", explique Olivier Masson, le Daf de Krys Group. Jusque-là, Codir fabriquait 1 million de verres à forte valeur ajoutée. " Une production à moindre valeur ajoutée pouvait être intégrée dans notre usine assez rapidement ", relate Olivier Masson. Dès lors, Codir devient un des fournisseurs des adhérents de la coopérative sur ces produits au même titre que ses concurrents.
Cette nouvelle logique concurrentielle a entraîné une actualisation des budgets, notamment de l'usine, en fonction du chiffre d'affaires additionnel et des approvisionnements et autres coûts, induits par cette croissance d'activité. " Nous avons atteint le niveau de chiffre d'affaires que nous souhaitions, mais en bénéficiant d'une marge moins importante sur ce business additionnel, continue Olivier Masson. Il a donc fallu adapter nos budgets, à commencer par le recrutement et investir pour améliorer notre compétitivité ", poursuit-il. Codir a ainsi transformé 13 contrats intérimaires en CDI depuis le début de l'année sur 28 recrutements au total. L'organisation de l'usine a aussi été revue et désormais, ce sont quatre équipes, qui y travaillent, même la nuit, contre trois auparavant.
Un rapatriement non programmé mais opportun
En un an, la production totale de verres a augmenté de 15% et le CA de l'usine Codir a atteint 74 millions d'euros en 2012. Un développement qui a conduit le groupe à investir plus de 10 millions d'euros ces cinq dernières années dans les outils de production (machines, aménagements..), des investissements nécessaires dans le cadre d'obtention d'un certain nombre de certification ISO et du label " origine France garantie " décerné au groupe l'an dernier. " Le rapatriement des 250 000 verres n'a fait qu'accélérer nos investissements ", précise le Daf.
Du coté de la trésorerie, aucun changement n'a été engagé, le risque de change n'existant pas : " Nous négocions tous nos contrats en euros pour contrôler le prix de vente ", confie Olivier Masson. De même, la gestion des stocks n'a pas été impactée, la production de verres partant tous les jours auprès des adhérents. En revanche, la nouvelle organisation logistique a permis aux adhérents de recevoir en un seul colis l'ensemble de leur commande : verres, montures et lentilles, alors qu'auparavant ils devaient faire appel a deux fournisseurs. Un gain pour les adhérents et un avantage concurrentiel pour Krys.
L'un des objectifs du groupe est de gagner 20% de parts de marché en France d'ici à 2020. Le rapatriement non programmé sert parfaitement cet objectif qui a, comme condition, l'agrandissement de l'usine de Bazainville.
Activité : Vente de matériel d'optique
Forme juridique : SA coopérative
Président: Christophe Lemesle
Daf : Olivier Masson
Effectif 2012 : 550 salariés
CA consolidé 2012 : 170 M d'€ HT
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