Make or Buy : mieux cerner le rôle de la direction financière
3 - Comparer ce qui est comparable
" Il faut avoir en interne une idée précise du coût complet ", note Jean-Baptiste Sebag, senior manager chez Argon Consulting. Surtout, il faut pouvoir comparer ce coût avec celui proposé par le fournisseur : " La vision en interne et en externe n'est pas la même, ce qui rend la comparaison difficile. Il faut réussir à reconstituer un coût de production vraiment objectif en rentrant dans la compréhension des éléments structurels du processus de fabrication ", souligne Jean-François Laget. En effet, comment mener une étude Make or Buy si l'on compare des choux et des carottes ? Le Daf est là pour fournir des modèles de calcul objectifs et neutres pour chacun des scénarios envisagés. Intégrant le coût total (y compris les coûts indirects), les amortissements, le ROI, la NPV (valeur actuelle nette en français), l'évolution de la structure de coûts... etc.
Mais aussi les évolutions de produit, qui ne seront pas forcément correctement menées par un prestataire externe. " La vision de l'externalisation est souvent à trop court terme et trop statique. Il faut faire des scénarios, avoir une vision globale de l'entreprise ", pointe Serge Dautrif. Jacques-Emmanuel Durand, président d'Experbuy, conseille d'élaborer des prospectives économiques, à partir de l'analyse SWOT, afin d'établir quel sera le futur de sa propre entreprise mais également du marché, celui des fournisseurs éventuels... " L'évaluation des fournisseurs potentiels et leur comparaison par rapport à l'interne ne doit pas se faire en prenant en compte uniquement l'instant t. Il faut réussir à anticiper les évolutions et pas seulement pour les mois qui viennent mais pour les années ", approuve Jean-Baptiste Sebag.