Daf: réussir une prise de poste en 2016 passe par l'humilité, le cash, l'opérationnel et le diagnostic SI
Comprendre la culture de l'actionnaire
"Les 3 premiers mois pour le CFO d'une entreprise sous LBO s'apparentent plus à un sprint qu'à un marathon", Catherine Lefebvre (Heidrick & Struggles)
Bien sûr, ces 100 premiers jours ne seront pas rythmés de la même manière selon qu'on intègre une entreprise en restructuring ou en vitesse de croisière, sans oublier l'impact du type de gouvernance. En général, une entreprise familiale ne formule pas les mêmes attentes vis-à-vis d'un Daf qu'une société sous LBO où le CFO est placé au coeur du dispositif de création de valeur, quitte à en changer très rapidement si la personne en place n'a pas l'envergure suffisante pour jouer à la fois le rôle de bras droit et de contre-pouvoir du CEO. "Les trois premiers mois pour un directeur financier d'une entreprise sous LBO s'apparentent plus à un sprint qu'à un marathon", schématise Catherine Lefebvre (Heidrick & Struggles), qui conseille surtout de ne pas hésiter à prendre les devants pour échanger régulièrement sur ses projets avec les actionnaires financiers, et ainsi être dans une démarche proactive nécessaire pour créer de la confiance avec ces derniers.
Cela dit, à mesure que les Daf se frottent aux LBO à répétition, ils sont nombreux à prendre goût et même à rechercher ce type de gouvernance qui les valorise et leur offre un interlocuteur financier qui parle leur langue.
Cela peut s'avérer en revanche plus compliqué de décrypter les codes d'un actionnaire étranger. "Les CFO qui passent d'entreprises franco-françaises à des groupes internationaux consacrent en général beaucoup de temps à comprendre les rituels de reporting financier du groupe et à les traduire au sein de la filiale française", témoigne Pascale Rouzic. Dans certains cas, un rapport de force doit s'installer dès le départ pour trouver des compromis et sauvegarder une certaine autonomie de gestion sans se faire phagocyter par le groupe. Trouver le juste équilibre entre la volonté d'imprimer sa marque de business partner et l'humilité du nouvel arrivant respectueux de la culture de l'entreprise, c'est bien là l'enjeu de ces 100 premiers jours! -