La propriété d'actif est-elle un vecteur de création de valeur ?
Article écrit par Pierre Grenier, Directeur commercial, Expert en transformation digitale et
stratégies de financement Econocom
En quelques années et sans posséder le moindre hôtel, Airbnb a dépassé la valorisation des plus grands groupes hôteliers mondiaux. De façon similaire, mais cette fois sans posséder le moindre véhicule, Uber est devenu en une poignée de semestres l’un des leaders du transport urbain de personnes. Au XXIème siècle, être propriétaire de ses actifs est-il encore un vecteur de création de valeur pour une entreprise ? Au vu du succès des modèles d’affaires des derniers géants du numérique, le doute est permis.
Les mœurs évoluent, l’usage remplace la propriété
Dans la sphère privée comme dans le monde des affaires, les comportements ont bien évolué au cours des dernières décennies. Si la révolution industrielle se traduisait par une course au gigantisme dans laquelle les entreprises s’affrontaient pour acquérir matières premières, équipements, et usines, la révolution numérique s’exprime au-travers de la déferlante des offres « As a service ».
L’évolution des comportements dans la vie privée est clairement perceptible. Pour s’en convaincre, il suffit de citer l’exemple de Netflix. Ce champion de la vidéo en ligne à la demande a rendu obsolète l’achat de DVD, et il est désormais impensable pour une grande partie de la population d’acheter un DVD en magasin quand un abonnement Netflix suffit à visionner une myriade de films et séries en quelques clics.
Or, cette évolution des comportements s’attaque également à la sphère business avec un principe : toutes les activités non-stratégiques de l’entreprise sont susceptibles d’être externalisées.
Le succès des offres « As a service » dans le monde professionnel
Prendre le risque d’acheter du matériel informatique, de payer des frais d’installation, puis des frais de maintenance, pour développer une solution propriétaire rebute de plus en plus d’entreprises qui préfèrent désormais se tourner vers les logiciels en tant que service (SaaS). Au-delà des logiciels, cette tendance touche également les secteurs de la donnée avec l’arrivée de la Data as a Service (DaaS), des Plateformes as a Service (PaaS), et de toute une série de segments des systèmes d’information. Bref, la famille “As a service” n’en finit plus de s’agrandir.
Les 3 grandes raisons de ce succès sont connues : une réduction des coûts initiaux, un gain de temps considérable, et une plus grande flexibilité.
En ayant recours aux offres As a Service, les dépenses d’investissement (CAPEX) se transforment en dépenses d’exploitation (OPEX), la sortie de trésorerie est donc lissée dans le temps et retardée. Toutes choses égales par ailleurs, la trésorerie de l’entreprise s’améliore, et sa valeur augmente. En évitant d’avoir recours à de la dette pour financer ses investissements, l’entreprise améliore également ses ratios d’endettement, et donc son image auprès de l’ensemble de ses parties prenantes.
Ces considérations financières devraient d’ailleurs être renforcées par l’entrée en vigueur le 1er janvier 2019 de la norme IFRS 16 (contrats de location). En effet, avec l’arrivée de cette nouvelle norme, la distinction entre location financière et location opérationnelle est abolie, et un grand nombre d’engagements jusqu’ici hors-bilan y feront leur retour. Plutôt que de subir de plein fouet cette évolution comptable et afin de réussir cette transition, les entreprises chercheront donc à optimiser leurs recours aux offres “As a service”.
Pour en apprendre davantage sur les impacts de la norme IFRS 16, consultez notre guide pratique “Bilan ou Hors Bilan, une optimisation à prévoir avec la norme IFRS 16”.
Recourir aux offres As a Service, c’est également la possibilité de gagner un temps considérable grâce au lancement de plusieurs projets de front, un lancement accéléré rendu possible par la meilleure gestion de trésorerie détaillée ci-dessus.
Enfin, autre avantage considérable, ce gain de vitesse dans le déploiement opérationnel ne se fait pas au détriment d’une perte de contrôle. Au contraire, parce qu’il est possible de les faire évoluer simplement, les offres As a Service permettent une plus grande agilité pour mieux suivre la saisonnalité d’un marché ou pour rester à la pointe de l’innovation.