Comparer les sources de financement pour votre entreprise
L’accès aux liquidités permet à votre entreprise d’envisager son développement sereinement. Plusieurs solutions et méthodes de financement existe pour y arriver, mais toutes comportent des avantages et des inconvénients selon la stratégie définie dans votre société.
Comparer les sources de financement pour votre entreprise
Article écrit par Nicolas de Lepinay, Deputy Head Financements Structurés Groupe - Econocom
Nerf de la guerre, l’accès aux liquidités (dette et trésorerie) permet à votre entreprise d’envisager son développement sereinement avec la capacité de soutenir d’autres projets stratégiques. Pour ce faire, plusieurs solutions et méthodes de financement sont à votre disposition, mais toutes n’ont pas les mêmes conséquences pour votre entreprise. Pour vous permettre de mieux cerner les avantages et inconvénients de chaque méthode de financement en fonction du contexte, nous allons les parcourir ensemble et les comparer.
Financements de haut et de bas de bilan
Les sources de financement d’une entreprise sont généralement classées en deux grandes catégories :
- Les financements de haut de bilan : dans cette première catégorie, nous retrouvons les fonds propres ou quasi fonds propres ;
- Les financements de bas de bilan qui recouvrent les dettes financières (bancaires ou désintermédiées, leasing), les dettes fournisseurs, les dettes fiscales et sociales et la trésorerie .
Ces deux catégories ont chacune leur objectif. Un financement haut de bilan permet généralement à l’entreprise de financer ses investissements stratégiques et de long terme (M&A, grands projets etc.). Quant aux solutions de financement de type bas de bilan, elles se destinent davantage au financement de l’activité et sa croissance organique. Pour approfondir ce dernier point, vous pourrez lire le Chapitre 5 de notre Grand Guide 2018 de la finance d’entreprise & de l’investissement.
Quelles différences entre ces solutions?
Pour chaque catégorie de financements, plusieurs méthodes permettent d’optimiser les conditions de financement de votre entreprise avec un objectif sous-jacent : optimiser le binôme fonds disponibles - coût associé.
Nous pourrions classer les financements de haut de bilan en deux catégories
- Les financements dilutifs (“equity” i.e. produit ayant un impact sur la répartition du capital)
- Les financements non dilutifs (“quasi-equity” tant que la produit n’est pas converti soit dit en passant).
En effet, même si un financement en quasi equity portera un coût cash (instantané ou différé dans le temps), à la différence d’une opération “equity” (au versement de dividendes près), il n’impactera pas la répartition du capital de la société.
Le financement “equity” est une route intéressante pour le développement de nouvelles activités avec un niveau de rentabilité à définir puisque ce montage n’obère en rien la génération de trésorerie de la société. Attention, le contexte de l’entreprise doit également être pris en compte quand il s’agit d’envisager un tel montage ; procéder à une augmentation de capital pour une société cotée en bourse nécessite du temps et des coûts supplémentaires.
Quant au financement de bas de bilan, qu’il soit bancaire ou désintermédié, ils se concentrent plus sur le cours normal des affaires et la développement de l’activité d’une entreprise. En effet, le montage de la solution se fera à la lumière de la génération de trésorerie naturelle de la société. A noter que le coût de la solution de financement sera inférieur à un financement de haut de bilan.
Attention, il ne faut pas confondre coût cash et coût d’une solution de financement. En effet, même si la solution ne porte pas intérêt cash, ce montage peut être cher !
En effet, il s’agit d’apprécier le coût de chaque solution à l’aune du Coût Moyen Pondéré du Capital (“CMPC” ou “WACC”), un indicateur calculé à partir du coût de la dette, du coût des capitaux propres, et des pondérations de chacun de ces modes de financement dans le bilan. En d’autres termes, la trésorerie générée est le fruit de l’activité de l’entreprise et donc résulte des fonds apportés par l’ensemble des “stakeholders” de fonds que ce soit les actionnaires, les banquiers ou autres partenaires pourvoyeurs de fonds. Ainsi l’espérance moyenne de retour de cette trésorerie (CMPC) est une moyenne des attentes des différents parties et donc supérieur à une financement de bas de bilan !
Chaque solution de financement doit être considérée dans le contexte de votre entreprise et de ses projets de développement. Porter une attention toute particulière à la façon dont votre entreprise se finance peut constituer un véritable avantage compétitif pour votre entreprise, veillez donc à prendre le temps nécessaire à l’analyse de chaque opportunité. Le Chapitre 2 de notre Grand Guide 2018 de la finance d’entreprise & de l’investissement présente les solutions de financement à considérer en fonction de votre contexte.