L'indépendance, garante de l'objectivité du contrôleur de gestion auprès de la DSI
Contrôleur de gestion et DSI ont tout intérêt à se " croiser " sans pour autant renier à leur indépendance respective. Mais dans quelle mesure l'indépendance d'un contrôleur de gestion peut-elle être profitable à la DSI. Eléments de réponses.
De centre de coût à centre de profit, la DSI est en pleine mutation et cette transformation implique de renforcer sa coopération avec les fonctions supports. Plus que la traditionnelle recherche de réduction des dépenses, la révolution cloud l’entraine à se réformer en profondeur, allant jusqu’à remettre en cause son importance au sein même de l’entreprise. Autant de raisons pour le DSI de solliciter l’appui du contrôleur de gestion afin d’améliorer le pilotage de son activité, et l’impliquer dans ses choix d’évolution.
Pour autant, cette collaboration ne sera profitable que si l’indépendance et l’objectivité du contrôleur de gestion sont garanties. C’est pourquoi, contrairement aux usages selon lesquels 70% des contrôleurs de gestion informatiques sont rattachés à la DSI, le contrôleur de gestion doit impérativement être rattaché hiérarchiquement à la direction financière ou à la direction générale. Ce rattachement ne doit pas empêcher pour autant une localisation géographique dans les murs de la DSI, afin que le contrôleur de gestion soit ancré sur terrain, et maîtrise les enjeux et métiers de la DSI.
L’objectivité de l’analyse, un des bénéfices de l’indépendance
Ainsi, l’implication d’un contrôleur de gestion lors de la mesure du ROI d’un projet de transformation, permet d’éviter que les opérationnels en charge du projet biaisent l’évaluation prévisionnel des bénéfices réalisés.
Par cette mutation en centre de profit, la DSI se doit non seulement de mieux piloter ses budgets, mais aussi d’évoluer vers un pilotage orienté création de valeur. Le contrôleur de gestion a donc vocation à être impliqué dans l’établissement des stratégies d’investissements et de leur analyse. La mesure de la contribution propre du dit investissement à la performance globale de l’entreprise, en tant que moteur de croissance ou de vecteur d’économie, fait partie de son rôle. La contribution du contrôleur de gestion comme acteur indépendant s’avère alors particulièrement pertinente, car seule la dimension financière entre en jeu, permettant de valider les bénéfices avancés par le métier. Toutefois, le contrôleur de gestion ne doit pas pour autant imposer sa vision. Son analyse doit être challengée par le métier afin de permettre le meilleur arbitrage possible, dans le strict intérêt de l’organisation.
Une crédibilité renforcée auprès de la Direction Générale
Au quotidien, la mise en place de tableaux de bord, accompagnée d’une analyse régulière des variations factuelles entre deux périodes, est la clé de voûte du dialogue entre la DSI et le management. Ici encore l’indépendance du contrôleur de gestion garantit à la Direction générale une vision objective des dépenses et investissements réalisés par la DSI, le contrôleur de gestion jouant également très souvent le rôle de médiateur entre une DSI perçue comme opaque et le management.