Véronique Marchalant, Daf de transition
Publié par Florence Klein le | Mis à jour le
Son métier est une passion : après avoir occupé plusieurs postes de DAF dans des PME-PMI, Véronique Marchalant est devenue DAF de transition. Parcours d'une des premières femmes à avoir emprunté cette voie.
«Chaque mission est une nouvelle aventure », sourit Véronique Marchalant. Cela fait sept ans qu’elle a choisi d’être Daf de transition et son enthousiasme est toujours aussi vif : « J’interviens à un moment particulier : j’aide l’entreprise à passer un cap », explique-t-elle. Ce peut être à l’occasion du changement d’actionnaire, du rachat de l’entreprise par un fonds, d’une croissance externe, etc. « En moyenne, les missions durent entre six et neuf mois. » Dès qu’elle arrive dans l’entreprise, les rênes de la direction financière lui sont confiées. À elle d’analyser les difficultés et de proposer des solutions pour les résoudre, tout en assurant au quotidien la gestion financière. Plusieurs fois, elle a mis en place une nouvelle organisation de la fonction finance : « J’aime transmettre une organisation en ordre de marche ; cela rejoint mes expériences précédentes, au cours desquelles j’ai créé mon poste pour le confier à un successeur. »
Une palette d’expériences préalables
Transmettre est le fil d’Ariane de cette diplômée de l’European Business School, qui a entamé sa carrière à 20 ans comme responsable de la trésorerie de Factofrance. Quelques années plus tard, elle devient, à 27 ans, l’une des premières femmes Daf, chez Hiab Foco France, filiale tricolore d’un fabricant suédois de matériel hydraulique. Elle y fait si bien ses preuves que le dg lui propose son poste. Proposition qu’elle déclinera : « Je me sens plus à l’aise pour analyser et mettre en place des solutions, que pour trancher sur l’avenir d’une entreprise. Je préfère être un bon DAF qu’un mauvais dg. » En 1989, elle rejoint l’éditeur de tissus d’ameublement Fardis, filiale d’Osborne & Little, où elle s’initie aux US Gaap et à la rigueur des processus anglo-saxons d’un groupe coté en Bourse. Après la cession de l’entité française par le groupe, Véronique Marchalant rejoint en 1995 un équipementier automobile français. C’est l’époque où les fournisseurs pressurisent leurs sous-traitants : les baisses de marge imposent de renforcer la comptabilité analytique, de gérer les stocks et le BFR au plus fin. Tout cela en plein passage à l’euro et aux 35 heures, avec, en toile de fond, la menace du bug de l’an 2000 ! À la suite de choix stratégiques inappropriés, l’entreprise dépose le bilan. Après avoir géré le redressement judiciaire, Véronique Marchalant quitte la société en 2004.
Elle décide alors de faire de ses 30 années d’expérience un atout : « Pour être manager de transition, vous devez avoir de la maturité. L’âge devient un avantage. » Désormais, Véronique Marchalant n’envisage plus de réintégrer une entreprise en CDI : « J’apprécie la liberté que procure l’absence de lien de subordination dans l’entreprise ; et par-dessus tout, le sentiment du devoir accompli lorsque je transmets les rênes de la direction financière. »
Loin d’être une parenthèse, la transition se révèle donc le point d’orgue d’une longue carrière.
En aparté
Avoir négocié seule le passage aux 35 heures. La négociation avec les représentants syndicaux a commencé en septembre 1998, et les accords d’entreprise et de groupe ont été ratifiés par référendum en décembre.
Certains projets informatiques ! Peu avant l’an 2000, notre éditeur de logiciel nous a annoncé que son produit comptable ne passait pas le cap du millénaire. Heureusement, son remplacement par un ERP était programmé : la mise en place du nouvel outil a été accélérée. La survie de l’entreprise était en jeu.
Avocat ou pharmacien, parce que j’aime les métiers où l’on écoute et conseille les autres. Un point commun avec mon métier de Daf de transition.