Hugues Bied-Charreton, Daf du ministère de la Défense: "je vois le back office d'une très grosse entreprise industrielle qui délivre une prestation atypique"
Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
Enarque, passé par Bercy, Hugues Bied-Charreton est depuis 6 ans le directeur des affaires financières du ministère de la Défense. Il exerce cette fonction en milieu sensible avec bien des recettes employées par ses homologues du privé. Mais l'environnement y est sans doute plus...subtil.
Vous êtes à la tête de la Daf du ministère de la Défense depuis 6 ans; quelles sont les spécificités d'un tel poste?
J'en vois trois majeures : un ministère régalien, à la fois stratégique et très opérationnel, un donneur d'ordre particulier, le chef de l'État et des exigences qui ne sont pas toujours compatibles qu'il nous revient de rendre compatibles. Ces exigences sont : disposer d'un outil militaire efficace, soutenir la base industrielle et technologique de défense dont le tissu économique, 165000 salariés, 15 milliards de chiffre d'affaire, est exportateur net et veiller bien sûr à la soutenabilité financière de l'ensemble des projets et missions. J'ai coutume de dire que de mon poste, je vois le back office d'une très grosse entreprise industrielle. Celle-ci délivre une prestation atypique, essentielle et très exposée: défendre l'intérêt du pays. Et puis évidemment l'administration s'inscrit dans le temps long. Voilà pour les spécificités fortes de mon poste.
En chiffres
Le ministère de la Défense, c'est: 270 000 salariés, 78 milliards d'euros d'immobilisations, 15 milliards d'euros d'actifs immobiliers, 34 milliards d'euros de stocks, un budget 2015 hors pensions de 31,5 milliards (32 milliards en 2016).