Le Daf, de mécanicien à co-pilote
Publié par Eve Mennesson le | Mis à jour le
Le Daf n'est plus seulement un technicien. La conférence Daf Magazine sur les Clés de la réussite des Daf en 2014 a permis de revenir sur les évolutions de cette fonction au cours des dernières années.
Qui de mieux que le Daf de l'année pour parler de la fonction de Daf et de son évolution ? Pascal Boisliveau, directeur administratif et financier de La Maison Bleue, société de crèches d'entreprises, élu Daf de l'année 2014 par les lecteurs de Daf Magazine, nous a fait l'honneur d'inaugurer la conférence sur les Clés de la réussite par une analyse de son métier et les grands changements qui ont eu lieu dernièrement. Il était pour cela épaulé par Fabienne Barouillet, directrice administrative et financière de la compagnie aérienne Transavia et par Renaud Morelet, directeur général finances de Lowendalmasaï, qui accompagne les sociétés dans l'optimisation des coûts.
Et il y avait beaucoup à dire, tant les domaines de compétences des Daf ont connu de mutations. Ils ne sont plus seulement des techniciens financiers mais aussi des stratèges qui épaulent la direction générale, des communicants qui font preuve de pédagogie ; ils gèrent les finances, le contrôle de gestion, la comptabilité mais aussi les RH, les achats, les services informatiques... " Au-delà des sujets financiers, j'ai le sentiment que nous sommes aujourd'hui complètement investis dans le développement des entreprises parce que nous sommes une des seules personnes à avoir une vision transverse ", observe Pascal Boisliveau, soulignant que tout ce qui se passe dans une entreprise a un impact au niveau financier.
Apports internes et externes
Ces responsabilités multiples ont pour objectif principal de servir le client interne : les opérationnels. " Il faut faire preuve d'empathie, de soft skills pour comprendre de quoi ils ont besoin, comment les aider et ensuite trouver des solutions ", pense Renaud Morelet. Ce qui veut dire que le Daf d'aujourd'hui ne met plus de barrage à de nouveaux contrats, de nouveaux projets de développement. Ce n'est plus celui qui dit non mais c'est celui qui explique ce qu'est la rentabilité, l'importance des conditions de paiement. " Je passe 40% de mon temps avec les commerciaux à déterminer les prix de vente et les conditions contractuelles ", rapporte Pascal Boisliveau qui dit même se déplacer chez les clients pour leur expliquer ses choix. Fabienne Barouillet rapporte combien défendre la notion de rentabilité et de marge est un combat quotidien. " Il faut arriver à mettre en place des éléments pertinents que les opérationnels vont comprendre ", note-t-elle.
Si le Daf doit travailler main dans la main avec l'interne, il est également essentiel de s'ouvrir à de bons prestataires externes. " Mon service comporte 17 personnes. Nous n'allons pas recruter quelqu'un dès qu'un nouveau sujet apparaît. Nous faisons appel à des spécialistes qui évoluent en permanence en fonction des problématiques, raconte Fabienne Barouillet. Des apports extérieurs permettent de plus de nourrir la réflexion stratégiques de l'entreprise ".
En résumé, le Daf se nourrit d'apports internes et externes qu'il doit uiliser le mieux possible. " Le Daf est un co-pilote : il a des compétences de mécanique mais ce n'est pas un technicien ", conclut Renaud Morelet.