Congrès des Daf 2013 : retour sur l'événement de la profession
Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
La deuxième édition du Congrès des Daf s'est tenue le 9 juillet. Avec une conférence plénière aux invités prestigieux : René Ricol, Hubert Auriol, Jean-Hervé Lorenzi...et des Daf ! Le tout sur un thème tout à la fois d'actualité et prospectif : "Piloter dans le brouillard".
Inviter Hubert Auriol, vainqueur du Paris - Dakar auto puis moto en 1981, 1983, 1992 mais aussi recordman en bateau, avion et ulm, pour une conférence intitulée "Piloter dans le brouillard" a permis de mettre des mots et des images sur une pratique et un vécu complexes. "Avoir confiance et faire confiance", "conduire en tout terrain pour s'adapter à la découverte du moment", "anticiper c'est préparer" et enfin "reconnaitre que si chance il y a c'est parce que l'on a su créer les conditions favorables à la réussite": le palmarès sportif et l'atteinte d'objectifs en entreprise ont, pour l'ancien champion désormais consultant, au moins 4 points communs.
Un discours bienvenu qui a permis de prendre de la hauteur. Car l'intervention d'Hubert Auriol a succédé à des prises de parole très opérationnelles, très factuelles, témoignage du volontarisme et de l'implication de la profession. Le trio de Daf présents à la tribune, à savoir Michel -Alain Proch (Atos), Philippe DeneRy (Groupe TF1) et Jacques Crozier (Camus Cognac), bien connu de nos lecteurs et internautes et lauréat des trophées DAF magazine, a expliqué sa pratique d'un tel pilotage dans un brouillard économique. Sans surprise, c'est la gestion du cash qui revenait en indicateur-clé. Ont aussi été cités le budget et son impérieuse nécessité de "règles claires, posées et discutées en amont" pour Jacques Crozier, le suivi des prises de commandes et de certains indicateurs macro-économiques, comme la consommation des ménages pour le dga finances de TF1.
Les considérations macroéconomiques ont été explicitées par l'éditorialiste Jean-Marc Vittori en ouverture, puis soupesées par Jean-Hervé Lorenzi, président du Cercle des économistes. Celui-ci a insisté sur le fait que la période de désendettement initiée serait plus longue qu'on le dit, "ce qui induit un retrait d'argent de la consommation récurrent" couplé au vieillissement de la population ce qui "aura un impact sur l'épargne, laquelle se caractérisera encore plus qu'avant sur le refus du risque". A noter aussi l'absence d'union bancaire en Europe et les près de 2 millions de jeunes sans activité en France, caractéristiques que Jean-Hervé Lorenzi a qualifié de "dangers majeurs " pour notre économie.
Animée par Nicolas Pierroux, de la matinale économie de Radio Classique, cette conférence plénière s'est conclue avec l'intervention de René Ricol qui, coté positif estime que "la crise est derrière nous", mais que le brouillard provient du fait que depuis "nous avons changé de paradigme": ainsi, il n'y a plus des pays développés d'un coté et des pays sous-développés de l'autre; "il y a des puissances économiques au sein desquelles il y a des pauvres, des riches, des classes moyennes...". René Ricol s'est d'ailleurs taillé un franc succès lorsque, écho à la conférence plénière de la première édition du Congrès des Daf où les différentes temporalités à manier par le Daf avait servi de fil conducteur, il a enjoint "le temps du politique, pour l'heure sur le moyen terme à rejoindre le temps des entreprise qui gèrent elles le court terme et le long terme".