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CSRD : comment bien collecter vos données d'impact ?

Publié par Guillaume Réjou Directeur Marketing Produit, BU Finance Cegid le - mis à jour à

Guillaume Réjou, Directeur Marketing Produit de la Business Unit Finance de Cegid revient dans cette tribune sur le besoin de se conformer aux exigences de la CSRD, notamment la collecte minutieuse des données d'impact. Il nous explique combien il est important de mettre en place une solution capable d'automatiser la collecte et la transformation de ces informations, pour répondre aux 1000 points de données à collecter.

En 2014, la directive européenne NFRD (Non-Financial Reporting Directive) fixait les règles relatives à la publication d'informations extra-financières par les grandes entreprises. Le fameux rapport RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Mise en application progressivement à partir du 1er janvier 2024, la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) renforce ce dispositif, en harmonisant le reporting extra-financier autour de règles et indicateurs communs.
Ce texte élargit par ailleurs le périmètre des entreprises concernées. Environ 52 000 organisations européennes devraient ainsi y être assujetties. Cette montée en puissance du reporting extra-financier sacralise le principe de double matérialité : la matérialité financière, qui prend en compte les impacts de l'environnement économique, social et environnemental sur les performances financières de l'entreprise ; la matérialité d'impact, qui couvre les impacts - positifs comme négatifs - de l'entreprise sur son environnement économique, social et environnemental.

C'est cette matérialité d'impact qui est mesurée au travers du reporting extra-financier, lequel s'appuie sur des critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance), décrits par la directive CSRD et rassemblés au sein du rapport RSE émis par les entreprises. La CSRD est à ce titre une véritable révolution, avec plus de 1000 points de données couverts, dont un grand nombre concernant l'impact environnemental des entreprises : émissions de CO², ressources consommées, pollution émise, impact sur la biodiversité, etc.

Toujours plus de données à collecter

Jusqu'à aujourd'hui, les grands comptes devant produire un rapport RSE répondaient aux obligations du texte de 2014, faiblement réglementaire et peu codifié. Une équipe de consultants spécialisés était alors suffisante pour collecter les données nécessaires et fournir le rapport demandé. La CSRD vient bousculer ce mode de fonctionnement. Elle oblige les entreprises à couvrir un très large spectre potentiel de points de données, tout en élargissant le périmètre des organisations devant fournir un reporting extra-financier. Et ce n'est que le début, puisque toutes les entreprises européennes seront à terme soumises à ces règles.

Plus question dans ce contexte d'espérer répondre aux obligations européennes avec des consultants travaillant sur des feuilles de calcul Excel. Les entreprises doivent mettre en place des outils pour automatiser et normaliser les processus en lien avec la CSRD, à commencer par la collecte des données nécessaires, qui variera selon l'activité de l'entreprise. Un transporteur aura ainsi probablement plus de points de données relatifs à l'impact carbone à collecter et à surveiller qu'un assureur.

Notez que ces points de données pourront se modifier dans le temps, en fonction de l'évolution de l'organisation : par exemple l'ouverture d'une nouvelle filiale ou le lancement d'une nouvelle offre.

Un connecteur pour sécuriser la collecte des données

La collecte des données devra être sécurisée au travers d'outils dédiés, capables de s'adapter au contexte de l'entreprise comme à son évolution. Aujourd'hui, les entreprises doivent s'équiper d'un outil qui automatise et standardise la collecte d'une partie des données nécessaires à la réalisation du reporting CSRD. Le même outil doit pouvoir permettre la transformation et le transfert des données depuis les solutions logicielles vers les outils d'analyse de l'entreprise (ou à destination des cabinets de conseil).

Attendons par ailleurs de cet outil qu'il réduise les temps de traitements de la donnée, tout en maximisant sa qualité. Ce, sans oublier, d'améliorer la traçabilité de la donnée pour assurer la conformité du reporting extra-financier et son auditabilité. Qualité et traçabilité sont deux points essentiels. Tout d'abord parce que les entreprises sont comptables des informations qu'elles font remonter aux instances européennes.

Mais aussi parce qu'elles doivent pouvoir démontrer les avancées réalisées sur leurs impacts ESG, notamment sur leur empreinte carbone. Une gouvernance solide devra être mise en place au plus haut de l'entreprise pour faire vivre ce reporting extra-financier, en fixant notamment des objectifs de décarbonation (avec comme cible la neutralité carbone à l'horizon 2050), puis en vérifiant leur réalisation au travers de la collecte et du traitement des données d'impact. Mais aussi en adaptant les KPI aux évolutions de l'organisation, que ce soit en termes d'activité ou de stratégie

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