La perspective d’une reprise économique donne des ailes aux équipes Finance
La perspective d’une reprise économique est tout sauf synonyme d’un retour à un confort douillet pour les équipes Finance. La crise a laissé place à un monde économique incertain et en constante évolution. Cette “nouvelle normalité” oblige le pôle financier à s’impliquer davantage dans les décisions stratégiques de l’Entreprise.
Il n’est plus seulement question de planification et gestion des activités, mais aussi de gestion des risques et de création de valeur ajoutée. La persistance d’indicateurs économiques incertains incite en effet les entreprises à renforcer le contrôle de leurs engagements financiers par une gestion des risques rigoureuse. Mais ce n’est pas là l’unique raison. La finance joue désormais un rôle stratégique accru en vertu de sa capacité de contribution à la croissance. Face à ce défi, les équipes Finance déploient de nouvelles palettes de compétences et considèrent leur fonction avec un regard différent. Explorer de nouveaux domaines d’activité leur permet une meilleure compréhension d’autres fonctions à l’instar de la chaîne logistique, l’informatique, ou le marketing. Une coopération plus forte entre divisions au sein d’une entreprise apparaît donc comme le plus sûr moyen d’accroître ses connaissances d’un marché. Il constitue aussi un vecteur d’amélioration de la rentabilité de l’entreprise.
Privilégier le relationnel
Nombre de professionnels de la finance constatent qu’ils doivent décliner un ensemble d’aptitudes au relationnel pour être capables d’apporter une vraie valeur ajoutée à leurs entreprises. Ces compétences intègrent la capacité à interagir efficacement avec les principaux décideurs au sein de leur entreprise. Les entreprises ont aujourd’hui davantage conscience de l’importance des fonctions Finance et de leurs impacts sur sa croissance. Elles sont également persuadées que les équipes dédiées doivent étendre leur éventail de compétences. Cette nécessité est d’ailleurs mise en exergue dans l’une de nos dernières études. Ce rapport montre que les investissements visant à améliorer au cours des deux ou trois prochaines années les compétences des équipes Finance sont devenus une priorité absolue pour de nombreuses entreprises.
L’étude montre en outre que la demande dans ce domaine étant élevée, les entreprises éprouvent des difficultés pour recruter et fidéliser ces professionnels. Quelques-unes d’entre elles tentent de trouver la parade en procédant à des augmentations de salaires. Mais outre le fait qu’elle n’est pas toujours réalisable, cette option n’apporte pas de solution pertinente au déficit de qualifications. Dans ce contexte, l’un des cent premiers acteurs - selon le classement Fortune 100 - du secteur des biens de consommation a décidé d’agir. Son idée : établir un programme “universitaire” dédié à la formation de ses équipes Finance. Via un modèle fondé sur l’action individuelle et adaptable au rythme de chacun, l’entreprise a mis sur pied un module de formation en ligne destiné à plus de 3.000 de ses cadres financiers intermédiaires en poste à travers le monde.
Les résultats de cette expérience ne se sont pas fait attendre : environ 60% des participants ont constaté une amélioration dans la précision de leur reporting, et la manière de gérer leur trésorerie. À noter que ce programme a également contribué à développer un esprit de corps entre les membres de l’équipe. Il a enfin permis à des spécialistes de la finance travaillant loin les uns des autres de partager les meilleures pratiques et leurs expertises. Face à cette problématique, une autre approche consiste à créer des centres d’excellence afin d’y partager les différents domaines de compétences et les meilleures pratiques identifiées, toutes disciplines et tous secteurs géographiques confondus. Cette démarche permet à différents départements une meilleure compréhension de leurs enjeux respectifs, tout en encourageant l’éclosion d’idées neuves.
Des carrières sur-mesure
Outre la recherche de nouvelles aptitudes, les modes de gestion des équipes Finance font également l’objet de transformations importantes. Les approches standard sont délaissées au profit de programmes d’avancement mieux adaptés aux besoins de chacun. De fait, cette nouvelle approche prend en compte non seulement la diversité de personnalités, mais également les différences d’âges et de culture. À titre d’exemple, les valeurs et priorités de la génération Y (personnes nées entre 1980 et 1995) s’opposent à celles des générations précédentes, même si elles partagent la même culture.
En France, les « baby boomers » (nés entre 1946 et 1960), se caractérisent par leur esprit de compétition, leur refus de l’autorité et leur idéalisme. A contrario, la génération Y regroupe des individus ayant appris à vivre avec le numérique, de nature optimiste, et vivant l’instant présent. La plupart d’entre eux rejettent le modèle traditionnel de « job à vie » suivi par leurs parents et leurs grands-parents. Ils privilégient la souplesse, l’autonomie, et le relationnel. Les entreprises innovantes définissent le cadre d’une fonction dans ses grandes lignes pour permettre à leurs collaborateurs d’adapter leur expérience professionnelle à ce cadre pré défini. Ce qui leur permet de développer et d’exploiter une palette de compétences plus étendue, d’en retirer une satisfaction professionnelle, tout en créant de la valeur ajoutée. Les échanges de postes constituent une autre manière innovante d’étendre le domaine de compétences de ces collaborateurs, en les aidant à définir un cheminement de carrière adapté à leur personnalité et leurs ambitions.
La contribution des équipes Finance à la croissance de leur entreprise apparaît de plus en plus déterminante. Charge à elles de déployer leurs qualités relationnelles et une meilleure compréhension des activités dont elles partagent la gestion.