L'inquiétude des patrons de PME atteint un niveau record depuis trois ans
Près de 86% des dirigeants français de PME se disent "inquiets" pour l'économie du pays, un niveau record depuis trois ans, selon la dernière édition du baromètre de conjoncture réalisé par l'Ifop pour le cabinet KPMG et la CGPME.
Après une baisse sur les six premiers mois de l’année, l’inquiétude des dirigeants de PME pour l’économie française connaît un regain important, affectant désormais 86 % d’entre eux (+13 points par rapport à mars 2012). C'est ce que révèle le dernier baromètre de conjoncture Ifop réalisé pour le compte de la CGPME et de KPMG. Près de deux fois plus de dirigeants se déclarent même "très inquiets" (25 %, contre 13 % en mars), soit un niveau record depuis ces trois dernières années. Ce pessimisme affecte également les perspectives pour le second semestre, puisque plus de la moitié des patrons de PME interrogés (+12 points) déclarent être inquiets pour leur activité en 2012, dont 12 % " très inquiets" (+8 points).
Plus des deux tiers des patrons de PME ont un besoin de financement, contre 60 % en mars 2012. Cette hausse provient à la fois de besoins pour financer des investissements (42 %, +6 points) que pour des besoins de trésorerie (36 %, +5 points). Ces derniers étant particulièrement présents dans l’industrie (44 %) et les PME de 20 à 49 salariés (46 %). Les besoins de crédits pour des investissements d’innovation ont plus que doublé depuis le début de l’année (28 %, +4 points depuis mars 2012 et +15 points depuis décembre 2011). Les crédits nécessaires à des acquisitions de développement restent, quant à eux, stables.
Si les besoins de financement augmentent pour soutenir le développement et la trésorerie, l'accès au crédit se resserre. 30 % des dirigeants de PME estiment que la situation économique a des impacts négatifs sur leurs conditions d’accès aux crédits, contre 27 % en mars 2012. Plus des deux tiers des patrons de PME constatent au moins une mesure de durcissement des conditions de financement par les banques, contre 68 % lors des deux précédentes vagues d’enquête. Ces difficultés sont davantage ressenties dans les PME ayant besoin de financer l’exploitation (81 %) et des investissements (83 %). La modalité de durcissement la plus fréquente reste les frais élevés ou les montants plus faibles que souhaités. Une situation qui amènera certainement les dirigeants à réexaminer leurs lignes de crédits auprès de banques concurrentes.
Sur le même thème
Voir tous les articles Data & Méthodologie