Quand l'ESG s'invite à la table des investisseurs
Prendre en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance dans la décision d'investir ou non dans une entreprise, c'est l'un des objectifs majeurs de la nouvelle commission ESG créée par l'association des professionnels du capital investissement français (Afic). Une nouvelle initiative, qui prend le relais du Club développement Durable créé en 2009, pour marquer la détermination des acteurs du private equity à redorer leur blason sociétal. Concrètement, comment cela se traduit-il pour une entreprise faisant l'objet d'un processus de due diligence pré-acquisition ? Pour le moment, que les DAF se rassurent (ou s'en désolent !), il ne s'agit pas d'un bouleversement radical des pratiques. Mais sans être déterminants pour la valorisation, les critères ESG sont amenés à peser sur le cours des négociations, comme le démontre l'étude que vient de publier PwC mesurant l'impact des critères ESG dans un échantillon d'une vingtaine d'opérations M&A : " Plus de 80 % des acquéreurs ont déjà réduit leur évaluation d'une entreprise ou ont arrêté les négociations après avoir observé une performance médiocre sur des aspects ESG ".
Un malus, mais pas encore de bonus
Sur les trois thématiques de l'ESG, les critères environnementaux restent prépondérants, comme le pointe l'enquête de PwC : " 63 % des entreprises interrogées prennent en compte systématiquement des critères environnementaux dans les processus de " due diligence ", 44 % des critères sociaux et 38 % des critères de gouvernance ". Cela dit, si les mauvais élèves sur les critères ESG sont sanctionnés, les bons élèves ne sont pas encore récompensés : " Une bonne performance ne donne pas systématiquement lieu à une évaluation supérieure, puisqu'elle est considérée comme inclue dans le prix de départ. Cependant, elle peut renforcer la motivation de l'acquéreur " souligne l'étude de PwC.
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