Les PME craignent un ralentissement de leur activité en 2013
Les signes de fragilisation de la situation des PME françaises se multiplient. Après une étude alarmante de la société Altares concernant les dépôts de bilan, Oséo a dévoilé les résultats de son enquête semestrielle de conjoncture PME. Ce document, rendu public le 22 janvier, révèle que le chiffre d'affaires de ces entreprises a reculé de 0,3% en moyenne en 2012.
Pas de forte chute du chiffre d’affaires mais…
Les entreprises françaises n'ont donc pas connu de forte chute de leur chiffre d'affaires comme en 2009, mais se heurtent à une stagnation des ventes. Selon l'enquête d'Oséo , 36% des dirigeants de PME estiment que leur chiffre d'affaires a reculé en 2012 tandis que 34% disent qu'il a progressé.
Dans un contexte économique tendu, les prévisions pour 2013 sont également très pessimistes. Ainsi, seulement 21% des dirigeants interrogés anticipent une hausse de leur activité en 2013 tandis que près d'un tiers d'entre eux anticipent un recul. Sur le plan sectoriel, les perspectives sont « particulièrement sombres » dans la construction et les secteurs liés à la consommation des ménages, précise le document. A l'inverse, les entreprises innovantes et exportatrices sont épargnées par cette tendance, et ont conservé une croissance de 4% en moyenne en 2012. Une fois de plus, les plus petites entreprises semblent tout particulièrement fragilisées, et disent s'attendre à un fléchissement de leur activité pour les mois à venir.
Le refinancement reste un problème majeur
Les raisons qui expliquent cette conjoncture difficile ne sont pas nouvelles. « Avec l'atonie des affaires et la nette tendance à l'allongement des délais de paiement, les trésoreries s'assèchent », rappelle Oséo. L'accès au crédit est aussi mis en cause, et il serait devenu problématique pour près d'un quart des PME, et notamment pour les TPE, selon cette étude réalisée auprès de 28 000 entreprises.
La difficulté des entreprises à se refinancer pèse de façon mécanique sur l'investissement. Ainsi, le nombre de dirigeants qui ont annoncé des investissements en 2012 a reculé de 3 points à 52%. La tendance pourrait encore s'accentuer en 2013 selon Oséo, qui précise que l'accès au crédit à l'investissement demeurera difficile sur cette période. La trésorerie constitue aussi un sujet d'inquiétude, et un tiers des PME s'attendent à une dégradation de l'état de leur trésorerie au cours des prochains mois.
Seul point positif de cette enquête, l'emploi a apparemment résisté en 2012 avec des réductions de postes dans les TPE qui ont été contrebalancées par des embauches dans les PME. Le maintien de l'emploi devrait perdurer en 2013, puisque 15% des entreprises pensent accroître leurs effectifs sur cette période, tandis que la même proportion prévoit une réduction.
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