Les IPO attirent à nouveau les institutionnels… mais hors d'Europe
Publié par Yousra Senhaji le | Mis à jour le
Les introductions en bourse font l'objet d'un regain d'appétit de la part des investisseurs institutionnels internationaux, mais les Places européennes n'en profitent pas vraiment.
2012 marque le retour des investisseurs institutionnels sur le front des IPO, d’après l’étude internationale d’Ernst & Young sur la perception du marché des IPOs par les investisseurs institutionnels. Cet appétit s’est concrétisé par une reprise des investissements à tous les stades de l’introduction primaire en bourse : « 82% des investisseurs institutionnels interrogés ont investi avant et après l'ouverture du capital en 2012 contre seulement 18% en 2010 et 2011 » pointe l’étude. Sauf que cette embellie n’a pas vraiment les places boursières européennes : 41% des investisseurs institutionnels européens préfèrent investir dans des IPO non européennes, et seuls 30% sont attachés à leur marché domestique.
La Bourse américaine, une valeur sûre
Cette envie d’aller voir ailleurs des Européens tranche avec la tendance des investisseurs institutionnels américains, qui sont 87% à préférer miser sur les IPO de leur marché domestique. D’ailleurs les introductions boursières américaines n’attirent pas que les seuls investisseurs locaux mais constituent le premier choix d’investissement de l’ensemble des 312 investisseurs institutionnels interrogés par Ernst & Young. La Bourse américaine reste donc une valeur sûre et n’est pas près de se laisser détrôner par les Places émergentes. Les investisseurs perçoivent les marchés à forte croissance à la fois comme plus risqués et plus coûteux avec 72% des investisseurs qui déclarent que le risque est plus élevé et 41% qui pensent que les valorisations sont plus élevées dans ces marchés. Quant à l’Europe, si l’attractivité de Londres et de Francfort résistent encore plutôt bien en se classant respectivement à la cinquième et sixième place des destinations les plus prisées pour les investisseurs institutionnels, Paris est clairement en perte de vitesse et se retrouve noyé dans la catégorie « Autres places européennes »… Le projet de dynamiser les IPO françaises avec une Bourse dédiée aux PME n’a jamais été plus urgent !