Comment les PME et ETI françaises peuvent attirer les talents
Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
Pour Pierre Tapie, dg de l'Essec Business School, l'une des cinq entités du Council on business and society, l'entreprise désireuse de recruter des profils de haut niveau doit bâtir “une sorte de parade de séduction”. Suivez le guide !
Peu connues et peu à même de s’aligner sur les packages de rémunération proposés par les grandes entreprises, les PME sont trop souvent absentes des chemins de carrière des étudiants issus de Business Schools prestigieuses. Pourtant les préoccupations de ces jeunes talents peuvent trouver des réponses au sein des entreprises françaises en pleine croissance. Les travaux et échanges du premier forum international du Council on business and society du 16 novembre 2012 vont en ce sens.
Ce Council, alliance de cinq écoles de management (Essec Business School–France, Keio Business School–Japon, School of Management de l’université de Fudan–Chine, TuckSchool of Business at Dartmouth–USA, Mannheim Business School–Allemagne) particulièrement impliquées en faveur d’une éducation responsable des futurs managers et leaders, a veillé à croiser les retours d’expérience de représentants du monde de l’entreprise, tels que Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de Peugeot, Werner Brandt, directeur financier de SAP, Katsunori Mikuniya, ex-commissaire de l'agence des services financiers du Japon, Alain Champigneux, administrateur élu par les salariés de Renault, ou bien encore Bernard Icard, responsable de la gestion d’actions pour compte propre de la CDC, des professeurs des différentes écoles de management et le point de vue des étudiants, via notamment une étude réalisée auprès de plus de 300 étudiants de master et de MBA. De celle-ci émergent des points de convergence : la quasi-unanimité des étudiants estime que la protection de l'environnement est le principal défi dans lequel le monde des affaires doit s'investir et une forte majorité reconnaît la place des législations gouvernementales pour assurer un équilibre entre les intérêts du monde des affaires et ceux de la société et des divergences régionales. Comment traduire les attentes de ces étudiants ? Comment les PME et ETI françaises peuvent-elles capter ces talents ?
Gagner en visibilité auprès de la génération Y
Autre spécificité de cette génération Y : ils veulent des responsabilités et savent travailler en mode transversal. « Cette compétence correspond bien souvent à la mutation en cours au sein des entreprises de taille moyenne et il peut être judicieux durant les premiers mois en entreprise de créer un ticket avec un manager historique de l’entreprise. Dans cette logique de transversalité, les PME doivent aussi penser à eux pour défricher des marchés à l’étranger, conduire des projets impactant différents services… »
Autre obstacle à surmonter pour les PME et ETI françaises : leur manque de visibilité, de notoriété. « La PME doit se faire connaître des talents, en termes de marque, de positionnement, de valeurs car les normes éthiques revêtent une vraie importance aux yeux de 20-30 ans. Il faut prendre le temps d’aller à leur rencontre, sur les campus. C’est une sorte de parade de séduction, une connaissance de cette population que l’entreprise désireuse de recruter doit bâtir. »
Mais ces talents qui se rejoignent sur bon nombre de paramètres sont aussi marqués par leur nationalité ou leur lieu d’études. « La jeune génération, dans chaque Business School sollicitée, affiche une préoccupation très marquée pour le composant qu'ils perçoivent le moins présent dans le monde de l’entreprise de leur pays de référence : ainsi les étudiants allemands et français souhaitent voir émerger la relation client, quand les étudiants américains focalisent sur l’éthique et les chinois sur l’innovation et la protection de la communauté. »