Brexit : quelles conséquences pour les PME françaises ?
C'est un séisme dont on ne peut, pour l'heure, pas mesurer l'impact : la Grande-Bretagne est le premier pays, (si ce n'est le Groenland en 1985, avec une incidence limitée) à quitter l'Union européenne. Les conséquences de ce Brexit -contraction de "British exit"-, sont donc totalement inconnues et ne reposent encore que sur des suppositions.Désastreux en termes d'image pour l'Europe, les conséquences d'un Brexit sur l'économie française vont dépendre de la nature du nouveau partenariat que Londres négocierait avec ses homologues européens, et de son accès intégral ou non au marché unique. Analysons une par une les éventualités.
La baisse du taux de change de la Livre Sterling
Avec ce Brexit, la réduction du déficit extérieur du Royaume-Uni va probablement passer par une forte baisse du taux de change. A l'approche de la date du référendum, la livre sterling avait déjà perdu près de 8% face à l'euro. Il y a fort à parier que la monnaie anglaise reste à un niveau relativement bas pendant un moment. La Banque d'Angleterre a d'ailleurs augmenté ses réserves en devises étrangères pour lutter contre la volatilité. Une baisse de 20% de la livre sterling est évoquée. Celle-ci aura pour conséquence de rendre les produits et matières premières britanniques moins chères pour les PME françaises, mais aussi de rendre les produits finis de PME françaises plus chers pour les clients anglais. Dans le secteur du tourisme, les TPE et PME seront les premières concernées, avec un impact immédiat sur les recettes du secteur estimé entre 500 millions et 1 milliard d'euros par an (source : étude France Stratégie).
Un ralentissement de la croissance britannique
Le cabinet PricewaterhouseCoopers a estimé, avec la sortie de l'Union européenne,à 100 milliards de Livres sterling la perte de revenus du Royaume-Uni d'ici 2020, soit 5,5% de son PIB. Le ralentissement de la croissance, entraînant une baisse de la demande des consommateurs anglais, pourrait pénaliser les PME françaises, comme l'ensemble des PME en Europe. Mais pas dans des proportions dramatiques puisque le solde de la balance commerciale est favorable à la France, qui exporte davantage que son voisin outre-manche dans leurs échanges bilatéraux. Le Royaume-Uni n'est que le septième partenaire commercial de la France. Néanmoins, si l'accès au marché britannique se complexifie, ou si le Royaume-Uni établit des accords commerciaux plus avantageux avec d'autres pays tels que les États-Unis, les entreprises françaises seront susceptibles de perdre des parts de marché. Et si le pays ne réussit pas à négocier un nouvel accord commercial avec l'UE après le Brexit, les échanges seront régis alors par les règles de l'OMC, soit une augmentation des coûts commerciaux, jamais bon pour les entreprises, et en particulier les PME.
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