Récupérer les données hors canal
Les travel managers prennent davantage conscience de l'intérêt d'intégrer l'open booking dans leur politique voyage. Le salut viendrait-il des éditeurs ? La technologie de capture des réservations en open booking représente un challenge pour ces derniers. Certains éditeurs comme Concur avec sa solution TripLink capturent les données provenant des vols, hôtels, trains, quel que soit l'endroit où la dépense a été effectuée. L'accès à ces informations permet aux entreprises d'avoir un aperçu sur les frais avant qu'ils ne soient engagés, et d'augmenter leur pouvoir de négociation grâce à une vue complète des dépenses par fournisseur. Comment ça marche ? Concur TripLink récupère toutes les réservations effectuées, notamment celles en dehors des canaux de réservation de l'entreprise, via les connexions directes fournisseurs et le transfert d'e-mail. Les itinéraires ainsi rapatriés dans l'outil Concur peuvent être contrôlés, au même titre que les autres transactions, conformément aux audits et politiques en cours dans l'entreprise. Dans l'optique de s'adapter aux nouveaux entrants sur le marché, Concur a annoncé trois nouveaux partenariats avec Captain Train (vente en ligne de billets de train au meilleur prix), City Bird (réservation taxis et motos) et Business Table (gestion des repas d'affaires), en septembre 2015. Cette même année, Concur et Uber ont signé un partenariat pour faciliter le déplacement des collaborateurs.
BCD Travel offre également des solutions pour encadrer l'open booking et s'assurer de l'intégration des réservations sur des sites marchands dans les systèmes de gestion de la sécurité, de reporting et de gestion des itinéraires. La solution baptisée TripSource permet de rappeler aux voyageurs les bonnes pratiques à respecter en matière de déplacements professionnels à travers des messages ciblés et personnalisés par rapport à différents critères (destination, contenu de la réservation, fournisseur, programmes voyages, localisation...). "TripSource offre également la possibilité d'intégrer la majorité des réservations effectuées sur des sites marchands (hors agence ou OBT) afin de donner de la visibilité au voyageur sur l'ensemble des composantes de son voyage (consolidation des réservations agence avec les réservations des sites marchands). Ces données sont ensuite exploitées pour assurer le devoir de diligence de l'entreprise (sécurité voyageurs) et pour également restituer ces informations dans les systèmes de reporting. Tout ceci afin de rendre visible les dépenses cachées", explique Cédric Lefort, senior director global business solutions chez BCD Travel.
"Rendre visible les dépenses cachées"
De même, KDS, fournisseur international de solutions logicielles dédiées à la gestion des déplacements professionnels et des notes de frais, affiche la couleur avec KDS Neo, qui permet une recherche personnalisée de voyages. En 2015, KDS Neo a lancé le "content hub " . "Le contenu hôtel et transports n'est aujourd'hui plus réservé aux systèmes globaux de distribution (GDS), tout particulièrement dans l'ère numérique actuelle " , précise un communiqué du groupe. Avec ce hub, les nouveaux fournisseurs de voyages peuvent désormais proposer leur contenu en faisant appel à leurs propres développeurs. Pour Dean Forbes, p-dg de KDS : "Les voyageurs d'affaires peuvent s'affranchir de l'utilisation de multiples applications de voyage grand public, tout en respectant la politique de leur entreprise et en éliminant les tâches administratives associées à la gestion de leurs notes de frais".
Partenariats avec de nouveaux entrants, nouveautés logicielles... Cet ensemble non exhaustif des acteurs du marché témoigne de l'effervescence du secteur. "Le métier de travel manager change ! Aujourd'hui, on achète de la technologie là où auparavant on négociait les prix hôteliers et dans l'aérien", indiquait Vitold Horodecki, directeur achats Amérique du Nord chez Capgemini et ancien travel manager chez Hewlett-Packard, lors du Concur Fusion Exchange Paris 2015. La prophétie se réalise.
Lire la suite en page 3 : L'ubérisation du travel : l'oeuf ou la poule de l'open booking?