En 2017, pensez TCO mobilité
Publié par Jean-Philippe Arrouet le - mis à jour à
Optimiser le coût de sa flotte implique d'identifier de manière exhaustive les postes qui composent le TCO. Or, les entreprises maîtrisent rarement l'intégralité de ce spectre de dépenses. Leur analyse est pourtant un préalable indispensable pour débusquer dérives et coûts cachés.
Faut-il encore parler de TCO? Pour les loueurs longue durée, qui ont popularisé cette notion, le "coût de détention" d'un véhicule était à l'origine destinée à apporter à leurs clients une visibilité sur d'autres coûts que la simple acquisition d'un véhicule. En revanche, la notion de TCO s'est étoffée au fil du temps pour intégrer un spectre plus large, celui du "TCO mobilité". L'Observatoire du véhicule d'entreprise (OVE), qui le mesure chaque année, le décompose en trois parties: un TCO véhicule, qui représente 75% de ce TCO mobilité, auquel s'ajoute un TCO conducteur (20% du total) lié à l'usage qui est fait de chaque véhicule, ainsi qu'un TCO flotte incluant l'ensemble des coûts administratifs et de gestion (5% des coûts d'usage).
"Le TCO conducteur peut majorer le TCO véhicule de 40%", alertait Bernard Fournioux, le président de l'OVE, à l'occasion de la présentation du TCO Scope 2016. La maîtrise des coûts d'achats ne suffit pas à contrôler le TCO, puisqu'un usage inapproprié des véhicules est susceptible d'entraîner une dérive des dépenses d'assurance et de réparation, de carburant, de pneumatiques ou encore une multiplication des dépenses liées au paiement des amendes (chaque PV nécessitant entre 15 et 30 minutes de traitement par un collaborateur ou une dépense de l'ordre de 5 à 10 euros si la tâche est externalisée). Autrement dit, à l'exception des frais financiers et de la fiscalité, "presque tous les coûts sont influencés par la façon de conduire", ainsi que le souligne le TCO Scope.
L'impact du TCO conducteur
Des efforts de formation tels que l'organisation de sessions d'écoconduite peuvent avoir un double impact sur ce TCO conducteur: économiser de l'ordre de 15% sur la consommation de carburant tout en réduisant le nombre de sinistres voire d'amendes en raison d'une conduite plus apaisée. Autre levier efficace: le choix d'une solution de télématique embarquée, permettant à la fois de limiter les distances parcourues et de suivre les comportements des conducteurs.
Enfin, l'édition d'une "charte du conducteur" (susceptible d'être intégrée dans le règlement intérieur de l'entreprise) ou d'un "livret du conducteur" que chaque collaborateur devra signer, fixe des principes à respecter, incluant l'observance du code de la route et, au-delà, des mesures d'amélioration du comportement au volant: s'arrêter dans un endroit sûr pour passer ses appels téléphoniques, stationner son véhicule en marche arrière (pour jouir d'une meilleure visibilité au moment de quitter sa place de parking), etc.
Cependant, les progrès les plus spectaculaires sont à rechercher du côté du TCO véhicule en maîtrisant le choix des modèles en fonction de leur prix d'acquisition mais surtout de leur dépréciation.
Il s'agit là de piloter le parc en fonction des évolutions du marché automobile et de la valeur résiduelle (VR) des véhicules. Il paraît peu judicieux de continuer à référencer un véhicule boudé par les acheteurs sur le marché de l'occasion ou dont la réputation est entachée par une fiabilité douteuse. Comme l'explique Olivier Rigoni, dirigeant du cabinet Cogécar, "il convient de se montrer opportuniste en rédigeant une car policy ouverte permettant de retirer des voitures qui vont se dépositionner".
La VR reste en effet la principale composante du loyer, bien au-delà des frais financiers. "Une hausse des taux de 1% se traduit par une dépense supplémentaire de l'ordre de 8 à 10€ par mois alors que l'enjeu d'une variation sur la VR est de l'ordre de 8000 à 16000 euros par véhicule", rappelle-t-il.
0,3 euro TTC par kilomètre, environ. C'est le prix de revient kilométrique d'une voiture particulière, d'après le TCO Scope 2016.
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