Autrement dit, la blockchain n'est pas un argument marketing, mais un outil comme un autre. Certes, elle permet le stockage et la transmission d'informations, cependant, elle vient en complément des bases de données. Comme le e-commerce est venu en supplément du commerce traditionnel. " Et comme lui elle deviendra un standard, assure Xavier Latil. Aux débuts du e-commerce, les gens ne cherchaient pas à connaître la technologie déployée pour le faire fonctionner. Il fallait juste qu'ils puissent avoir confiance et c'est le cas aujourd'hui. La blockchain évoluera de la même façon, elle deviendra un sous-jacent technologique qui sera utilisé par tous. "
Une démarche que confirme Nabil Hmama, fondateur de la start-up Qlay, qui s'appuie sur la blockchain pour permettre l'acquisition fractionnée (5 %, 10 %, 50 %...) d'un bien immobilier. " Nous ne présentons pas la blockchain à nos clients : elle est un moteur qui reste en interne. En revanche, nous sommes transparents sur le fait de l'utiliser. " La solution permet de monitorer le découpage de la propriété pour ouvrir l'investissement immobilier à de plus petits porteurs. L'accession à la propriété s'en trouve facilitée, traduisant la volonté du dirigeant de Qlay de créer de la valeur partagée.
Impact
La blockchain au service d'un monde plus vertueux ? C'est ce à quoi certains aspirent, à l'instar des créateurs de PositiveBlockchain, une immense base de données ouverte qui répertorie près de 1?000 projets blockchain à impact. Elle va de pair avec une véritable communauté de volontaires qui explorent le potentiel de la technologie, pour améliorer positivement le monde, en soutenant tout un écosystème d'acteurs et de projets afin d'atteindre les objectifs de développement durable.
" Le plus important est d'être au courant de tout ce que permet la blockchain, insiste Jérôme Roussin. À l'inverse, le plus grand danger, c'est de passer à côté de ce genre de technologie qui peut, demain, laisser certains décisionnaires sur le carreau. Tous les secteurs d'activité sont concernés. D'ailleurs, je ne vois pas quel secteur ne pourrait pas l'être dans le futur. " Pour l'expert, il ne faut pas avoir peur de la technologie. Il faut juste savoir se l'approprier.
Des cas d'usage variés
Garantie digitale
L'horloger Hublot délivre une garantie digitale de ses montres protégée par blockchain. Il suffit de prendre une photo de la montre avec son portable pour activer la garantie. De plus, la montre est authentifiée par reconnaissance de la spécificité de sa matière. Cela doit simplifier la traçabilité des articles, de la manufacture jusqu'aux clients, en passant par les points de vente.
Anti-fake news
Usurpation d'identité, mails frauduleux, envoi de faux communiqués de presse... Les entreprises ne font pas seulement face aux hackers mais aussi à une recrudescence de fake news. Pour réduire la publication de cette désinformation, Wiztrust utilise la blockchain sur sa plateforme Wiztopic pour certifier l'identité de l'auteur à l'origine de la communication.
L'art pour tous
La blockchain permet de digitaliser et de diviser'' les oeuvres d'art en tokens de petite taille. Un Van Gogh à portée de bourse ? C'est bientôt possible. Avec la démocratisation de la blockchain, accroît celle du marché de l'art. Et différentes start-up se sont emparées de ce business, à l'instar d'Arteïa.
Sauver les coraux
CryptoCorals est une plateforme d'investissement à impact positif pour financer la plantation de coraux grâce à la blockchain. Concrètement, les utilisateurs pourront y acheter un corail virtuel appelé CryptoCoral' dont ils deviennent propriétaires. Ils possèdent ainsi un crypto-actif créé sur la blockchain. Ces CryptoCorals pourront évoluer, se reproduire et même être revendus.