Recherche

UN DAF POLYVALENT

Quitter le marché boursier fut la mission marquante de la direction administrative et financière de Maesa en 2011. Animée par Pascal Magne, elle a un objectif pour 2012, la croissance interne, et un chantier engagé, l'intranet.

Publié par le
Lecture
5 min
  • Imprimer

L'entreprise où Pascal Magne professe depuis 2010 est Maesa, une PME française qui conçoit et fabrique pour le compte de ses clients et sous leurs propres marques des produits cosmétiques. Ses clients sont des grands noms mondiaux du prêt-à-porter ou de la beauté grand public : Zara, Marks & Spencer, Nocibé ou encore Carrefour. Le Daf de cette entreprise internationale a une mission idéalement diversifiée. Côté corporate, l'année 2011 s'est conclue avec le retrait de cote de Maesa. Au bout de cinq ans, décision est prise de lâcher le marché. Financements bancaires et privés avaient assuré les opérations de croissances organique et externe. « La cotation n'apportait plus grand-chose et coûtait assez cher en matière d'information financière, sans compter la perte de focus et d'énergie », explique Pascal Magne. Le processus de retrait a mobilisé les équipes finances pendant plusieurs semaines. « Au-delà des due diligences menées par l'investisseur, la réglementation impose qu'un expert indépendant atteste de la valorisation de l'entreprise, ce qui permet au détenteur d'actions de se faire une opinion sur le prix offert. Les due diligences ont donc été très complètes. »

Fin décembre 2011, l'opération est un succès, puisque l'OPA a rassemblé 97 % des titres au sein de la holding de reprise, F&B Group, créée à cet effet, et soutenue par un nouvel investisseur : Edmond de Rothschild Investment Partners. 2011 a aussi été l'année de la renégociation des crédits. Forte d'une croissance à deux chiffres, l'entreprise est confrontée à un double défi de gestion. « Nous avons une problématique de couverture de change, car la moitié de notre sourcing est effectuée en Chine, explique le Daf. L'autre défi est celui du BFR : l'entreprise paie en effet une partie des achats 16 semaines avant la facturation client. » Pour y faire face, il a fallu obtenir cette année des lignes de financement à court terme, en Europe et aux Etats-Unis, de 25 millions d'euros au global. Etalée sur plus de six mois, depuis l'évaluation du besoin à la formalisation des crédits, cette mission s'est conclue en 2012, avec six établissements bancaires.

Coté opérationnel, le Daf, arrivé en septembre 2010, a aussi pris ses fonctions de supervision du site de gestion de production. Elle est sous-traitée en Chine, à Dongguan, et emploie 70 personnes, ce qui implique des déplacements réguliers. Fin 2011, il s'attelle au recrutement d'un nouveau directeur général. Là aussi, mission bouclée en six mois, « le temps juste pour trouver le bon profil : doté de la culture chinoise pour le management et les relations avec les fournisseurs locaux, et adapté à notre façon de travailler et à nos standards de qualité européens et américains ».

En 2012, la croissance interne est l'enjeu principal du groupe. La crise n'y a pas fait de dégâts. « Maesa a assuré ses objectifs avec une croissance, exclusivement interne, de 15 à 20 % pour cette année, grâce au bon niveau de rapport qualité-prix de notre offre », explique Pascal Magne. Et cette année s'est ouverte sur le chantier de la mise en place d'un intranet, destiné à optimiser le partage de l'information entre les équipes mondiales. « L'objectif est d'avoir une meilleure visibilité des commandes passées en Chine, explique le Daf. Cela devrait nous permettre d'améliorer les négociations fournisseurs et donc, le résultat d'exploitation. »

REPERES

Raison sociale : Maesa
Activité : Conception et fabrication de produits parfumés et cosmétiques
Forme juridique : SA
Dirigeants : Julien Saada et Grégory Mager
Année de création : 1997
Effectif 2010 : 196 salariés
Effectif 2012 : 220 salariés
CA 2011 : 76,3 MEuros
CA 2012 (prévisionnel) : 85 MEuros

BIO

Diplômé d'une maîtrise de sciences de gestion à Dauphine en 1991, Pascal Magne débute, à 25 ans, en tant que responsable financier à ICL. Il poursuit sa carrière dans les nouvelles technologies avec Dell, où il est responsable des prix pour les grands comptes puis du business internet. Il devient dg de la start-up Eldorawin puis d'Internet FR. En 2005, il retourne dans l'industrie, chez Swissvoice. Il arrive en 2010 chez Maesa.

BRUNE LACOSTE

S'abonner
au magazine
Retour haut de page