LBO : «leverage buy-out» ou «la bombe oubliée» ?
LBO : trois lettres qui ont longtemps fait rêver, car considérées comme une belle machine à cash. Mais après plusieurs années d'expérience et en pleine crise, on redécouvre que la technique est risquée : quand l'entreprise est trop endettée et que les résultats n'arrivent pas comme prévu, le bel échafaudage s'écroule et tout le monde y perd. D'où notre dossier de ce mois-ci, qui s'interroge sur la pertinence du LBO en cette période : la simple visée financière a fait oublier que le LBO doit servir la stratégie de l'entreprise. Sous cet angle, le LBO peut être «la bombe oubliée».
« La simple visée financière a fait oublier que le LBO doit servir la stratégie de l'entreprise. Sous cet angle, le LBO peut être «la bombe oubliée». »
Il peut l'être aussi au regard du projet de loi de finances pour 2013. On a beaucoup parlé de la récente loi de finances rectificative pour 2012 et donc de la hausse du forfait social, de la «fin» des heures supplémentaires... faisant ainsi l'impasse sur le projet de loi qui sera révélé le 26 septembre prochain. Début 2012, le programme de celui qui était alors candidat à la présidence de la République comportait l'impossibilité de déduire les intérêts d'emprunt liés à l'achat de titres de participation du bénéfice. Une mesure présentée comme «contribuant à la définanciarisation de l'économie». Dans le viseur, bien sûr, les LBO. Mais dès le mois de juin, François Hollande et Pierre Moscovici se montraient sensibles aux arguments des représentants des chefs d'entreprise et on parlait alors d'un adoucissement de la mesure, donc d'un plafonnement dont le seuil restait à fixer. Puis cette proposition était tombée dans l'oubli (médiatique). Le 5 septembre, bénéfice de cet oubli médiatique sans doute, la rumeur journalistique parlait d'un seuil à 80 % pour toutes les entreprises qui s'endettent, et pour tous les emprunts, même en cours. Avec une franchise pour les PME. Le 26 septembre, les contours de la mesure devraient être connus et son impact calculable.
Tout changement de majorité ouvre une période d'incertitude juridique et fiscale. Celle-ci se greffe sur un contexte économique mondial et français, et le tout génère de l'anxiété.
Heureusement pour les PME et les ETI, les Daf sont là, tout à la fois gardiens du temple et business partners, comme nous le démontrent brillamment les dix candidats au titre de Daf de l'année 2012. Découvrez leurs réalisations 2011-2012 et choisissez ! Personnellement, c'est un choix que je suis soulagée de ne pas avoir à faire, évitant ainsi de me réincarner en un Jacques Martin de L'Ecole des fans... de Daf.
FLORENCE LEANDRI, REDACTRICE EN CHEF