Cadre dirigeant ou cadre supérieur: quelle différences?
Après son licenciement, une responsable de collection avait réclamé le paiement d'heures supplémentaires à son employeur auprès de la justice. Elle a obtenu gain de cause en appel, mais l'employeur a porté l'affaire au niveau de la Cour de cassation. Pour lui, la salariée avait le statut de cadre dirigeant et, par conséquent, elle ne pouvait pas réclamer le paiement d'heures supplémentaires. Argument rejeté par la Haute Cour, qui a considéré que dès lors que la salariée ne participait pas à la direction de l'entreprise, elle ne pouvait pas avoir le statut de cadre dirigeant. Et ce, malgré la grande autonomie dont elle disposait dans l'organisation de son travail, son haut niveau de responsabilité et sa classification au coefficient de salaire le plus élevé de l'entreprise. En principe, ces trois conditions définissent la notion de cadre dirigeant (article L. 3111-2 du Code du travail), mais la décision du 31 janvier dernier de la Cour montre qu'il faut aussi que le salarié participe au comité de direction.
La qualification de cadre dirigeant a son importance, car elle implique l'exclusion de la réglementation légale sur la durée du travail. Autrement dit, les limites à la durée journalière ou hebdomadaire du travail ne leur sont pas applicables.
(Cass. soc, 31 janvier 2012 n° 10-24.412).