Entrée en vigueur de la norme SEPA le 1er février 2014 : quid des solutions convertisseurs?
Publié par Florence Leandri le | Mis à jour le
Déployer SEPA en quatre mois sans risque, est-ce possible ? Oui, mais c'est une solution temporaire et qui requiert beaucoup de vigilance si elle doit s'appliquer aux prélèvements.
Déployer SEPA en quatre mois sans risquer le défaut de paiement et/ou la désorganisation de l'entreprise, est ce possible ? " Oui avec un important travail en amont ", estime Jean-François Marcel (Cegid). Selon l'expert, " pour circonscrire le sujet et le domaine d'intervention, une heure de formation en ligne pour les Daf et les Raf suffira". Il faudra, ensuite, se concentrer sur les conversions des RIB en IBAN. " C'est possible en PME où tout est plus rassemblé en SI et dans la mesure où plusieurs personnes ont un rôle transversal ", confirme José Teixiera (Sage), qui relève toutefois un premier risque : " Cela monopolise des ressources ". Jean-François Marcel en pointe un second : " Un tel projet requiert une vraie disponibilité des fournisseurs informatiques et s'il y a nécessité de changer le logiciel de comptabilité et/ou de trésorerie, l'embouteillage de fin d'année n'est pas à exclure. " " Une migration type "big bang" n'est pas possible : toutes les applications ERP, CRM, SIRH ne peuvent être converties en quelques jours ", juge pour sa part Pierre Mislin (Axway). Comment faire pour migrer, sans prendre de risque, ni passer à coté des opportunités qui lui sont liées ?
Plus que quatre mois : pensez convertisseur
Pour les virements, bon nombre de prestataires recommandent d'utiliser des solutions temporaires, destinées à convertir les fichiers issus de logiciels dépassés : l'avantage est qu'en interne, rien ne bouge, mais que, vis à vis de vos interlocuteurs (banques, clients, fournisseurs), vous êtes normés SEPA. Outre la conversion, les solutions gèrent aussi la sécurité et la signature électronique. En mode licence, le ticket d'entrée est de 2 000 euros, chez Sage notamment. Mais attention ! " Un convertisseur permet de lotir son projet et de gagner un peu de temps, mais il n'a pas vocation à perdurer : il sera obsolète à la première mise à jour de la norme SEPA, soit dans un an maximum ", prévient José Teixiera.
Prélèvements SEPA : le mandat unique à la charge du créancier
La solution type convertisseur existe aussi pour les prélèvements, avec une fonctionnalité spécifique requise au regard d'un changement fondamental impactant ce paiement : avant, l'autorisation de prélèvement était cosignée sur un seul document avec la banque comme garante ; au 1er février 2014, ce sera l'heure du mandat unique à la charge du créancier. Ce qui signifie obligation de faire signer et de transférer... Un renversement de la charge de la preuve et un renforcement des droits du consommateur. " Par crainte d'abus, les droits du débiteur ont été renforcés puisqu'il dispose de huit semaines après l'émission du prélèvement pour refuser sans justificatif, et de 13 mois si justificatif il y a ", explique Pierre Mislin (Axway).
D'où une certaine insécurité du business ! La fonctionnalité pour que le convertisseur puisse gérer les prélèvements, notamment vis-à-vis des différentes banques, est " une station de gestion des prélèvements, laquelle sait traiter les différents statuts en cas de rejet du prélèvement ", indique José Teixiera.
A propos des convertisseurs de prélèvements
" Beaucoup d'entreprise génèrent leurs flux bancaires dans des applications en amont (ERP, logiciels de gestion de paie...) : or les éditeurs, voire les intégrateurs pour les PME, n'ont pas opéré cette mise à jour SEPA ou bien proposent des offres disproportionnées en terme de tarif au regard des besoins de l'entreprise cliente " explique Thierry Laval, p-dg de TURBO SA, entité du groupe BPCE, qui conçoit et distribue " Suite Entreprise v2 " pour l'ensemble des clients des banques composants le groupe BPCE. Les convertisseurs de virements et/ ou de prélèvements peuvent être une solution pertinente pour bien des entreprises qui font de la télétransmission mais " les convertisseurs de prélèvements SEPA doivent fonctionner en local dans l'entreprise pour une question d'efficacité, conseille Thierry Laval. Si erreur il y a et il y en aura, celle-ci sera d'autant plus facile à résoudre qu'elle sera proche de celui qui l'a généré. Toujours sur ces convertisseurs de prélèvements, lorsque le nombre de débiteurs à gérer est de plus de 500 par mois, mieux vaut opter pour un convertisseur qui permet une gestion dynamique des mandats via des références métiers ".