Facturation électronique : seules 1 % des entreprises se disent prêtes face à la réforme
Publié par La rédaction le - mis à jour à
Les échéances de déploiement de la réforme de la facturation électronique se confirment et se rapprochent. Où en sont à date les entreprises françaises ?
Alors que l'entrée en vigueur de la facturation électronique obligatoire se rapproche à grands pas, les entreprises françaises peinent encore à se conformer pleinement aux exigences de la réforme. Selon la deuxième édition de l'enquête annuelle menée par OpinionWay pour Quadient*, seules 1 % des entreprises de 10 salariés et plus déclarent avoir déjà mis en place l'ensemble des prérequis de la loi de finances. Ce chiffre monte à 4 % chez les structures de plus de 250 salariés, pourtant les premières concernées par l'échéance du 1er septembre 2026.
Un retard préoccupant malgré un optimisme affiché
La progression reste lente. Certes, 56 % des entreprises ayant connaissance de la réglementation déclarent avoir amorcé ou achevé leur transition vers la facturation électronique, contre 43 % en 2024. Mais 89 % utilisent encore des formats non conformes, tels que l'envoi de factures au format PDF. En parallèle, 83 % des entreprises se disent confiantes quant à leur capacité à respecter les délais, tout en étant 42 % à estimer qu'elles auront besoin d'au moins 12 mois supplémentaires, voire 24 mois ou plus pour 5 % d'entre elles.
Fait encore plus inquiétant : 7 % des entreprises n'ont pas encore commencé à réfléchir à leur mise en conformité, à moins de 18 mois de l'échéance.
Des bénéfices reconnus mais des obstacles persistants
Les entreprises qui ont engagé leur transition vers la facturation électronique constatent des bénéfices concrets : 61 % déclarent une amélioration de la productivité, une réduction des coûts et une accélération des délais de paiement. Toutefois, des freins subsistent :
- 48 % pointent le manque de conformité de leurs clients ou fournisseurs ;
- 35 % identifient un besoin de formation interne ;
- 27 % évoquent la contrainte budgétaire ;
- 23 % citent la difficulté à choisir un prestataire adapté.
L'après-PPF : un virage mal compris
La suppression du Portail Public de Facturation (PPF) annoncée en octobre 2024 a visiblement semé le trouble. 56 % des entreprises ignoraient encore cette évolution quatre mois après l'annonce, alors que 59 % prévoyaient initialement d'y recourir au moins en partie. Ce changement oriente désormais les entreprises vers les Plateformes de Dématérialisation Partenaires (PDP).
Pourtant, à ce jour, seuls 37 % des répondants envisagent de faire appel à un éditeur de logiciels pour leur mise en conformité - un taux qui monte à 68 % pour les grandes entreprises - et la moitié seulement a identifié un prestataire spécifique.
Une dynamique à renforcer d'urgence
À 17 mois de l'échéance, le retard reste significatif, et l'enjeu est de taille. Passé septembre 2026, les grandes entreprises devront émettre et recevoir des factures dans des formats compatibles uniquement avec les interfaces certifiées. Les PME, souvent moins outillées, risquent de se retrouver exclues des chaînes de facturation, compromettant leur continuité d'activité.
L'enjeu est donc double : accélérer la transition et éviter une mise en conformité précipitée, source de coûts supplémentaires et de pénalités potentielles.
Comme l'explique Stéphanie Auchabie, Directrice Générale de Quadient France Benelux « Nous savons que la mise en conformité peut sembler complexe, notamment pour les PME et ETI. C'est pourquoi nous avons conçu une approche progressive, adaptée à chaque profil d'entreprise, pour permettre une transition fluide et sécurisée. »
*Étude réalisée par OpinionWay en mars 2025 auprès de 350 décideurs impliqués dans la gestion de la facturation et comptabilité au sein d'entreprises privées de 10 salariés et plus, concernées par l'obligation de facturation électronique. Les interviews ont été réalisées du 9 au 24 février 2025.