Marchés émergents : gare à la volatilité des devises
Publié par Yann Petiteaux le | Mis à jour le
Depuis début 2015, l'environnement international a été marqué par une forte appréciation du dollar dont ont souffert les devises émergentes. Un contexte qui joue sur les performances des entreprises exportatrices.
Depuis cinq ans, les investissements directs à l'étranger dépassent les investissements dans les pays dits développés. Les entreprises françaises sont attirées par le dynamisme économique de ces destinations, en particulier du Brésil ou de la Russie. Mais les exportateurs qui partent à la recherche de relais de croissance sur ces marchés doivent tenir compte des risques locaux, et notamment de la volatilité des devises. C'est ce que montre la dernière étude publiée par le cabinet de conseil Mazars sur la communication financière des entreprises présentes sur les marchés émergents.
Rouble, real, roupie
Depuis début 2015, l'environnement international a été marqué par une forte appréciation du dollar et une politique exportatrice agressive de la Chine dont ont souffert les devises émergentes, les pays concernés éprouvant des difficultés à maîtriser le cours de leur monnaie. C'est le cas du rouble russe, de la livre turque, du real brésilien, ou encore de la roupie indienne. " La volatilité des devises a un impact en termes de communication financière, constate Guillaume Devaux, associé chez Mazars et auteur de la note. Les groupes se retrouvent avec une double problématique de visibilité et d'explication des résultats. "
La volatilité des devises joue directement sur les performances des entreprises exportatrices et se traduit par une incertitude accrue sur le dénouement des affaires (chiffre d'affaires, contrats à long terme, investissements...) et la contribution des activités localisées sur des zones dont la monnaie de référence n'est pas l'euro.
Small and mid caps
Les grands groupes ont globalement accru leur transparence au sujet de la volatilité des devises émergentes. Ils sont toujours plus nombreux à préciser, dans le cadre de leur communication financière sur les résultats annuels, l'impact de la variation des parités sur leurs indicateurs ainsi que la politique de couverture mise en oeuvre. Cette tendance vers plus de transparence devrait se confirmer en 2016 et 2017 au regard des nouvelles informations à fournir au titre des stratégies de couverture par IFRS9 en 2018.
L'enseignement de l'étude vaut également pour les PME et ETI. " Il est important d'anticiper le risque de change dans la décision d'investissement, avertit Guillaume Devaux. Plus on investit loin, plus il faut être prudent. Or, souvent ce type de décision est pris par une ou deux personnes seulement. Les principaux conseils des small and mid caps sont les banquiers. Toutefois, il peut être utile de se faire conseiller, et pas uniquement par la même personne qui va aussi vous vendre ses propres solutions de couverture. "