Philippe Lobet, un Daf, plusieurs entreprises
Publié par Samorya Wilson le | Mis à jour le
Ne pas dépendre d'un seul patron, mais en conseiller plusieurs à la fois : Philippe Lobet a fait ce choix en devenant Daf à temps partagé. Il accompagne quatre ou cinq PME dans l'effervescence de leur développement.
«On me demande souvent comment je fais pour jongler entre différentes entreprises. Or, c’est tout l’intérêt de mon métier : chasser la routine. » Philippe Lobet est associé chez Acting Finances, un cabinet spécialisé dans la direction financière pour les PME et les filiales de groupe, à raison de quelques jours par semaine ou par mois. Cette formule permet aux PME de bénéficier des services d’un expert de la gestion financière.
Philippe Lobet, lui, est spécialiste de l’accompagnement de croissance.
« Je suis plus à l’aise dans l’effervescence d’une société qui bouge. Mettre en place de nouveaux systèmes d’information, lever des fonds, implanter des filiales à l’étranger m’enthousiasme beaucoup. » Ce choix s’est imposé à lui peu après qu’il a quitté son poste de Daf chez Moneyline. Parti accompagner la croissance de Data Base Bank, qui proposait un système de sauvegarde de données sur Internet, il se retrouve à lever des fonds en vue de vendre la société, pour finalement perdre son poste. « J’ai pris conscience que le Daf est en danger permanent, son poste dépendant de la conjoncture. Mieux vaut avoir plusieurs missions en même temps. »
Un Daf en quête de défis
Diplôme d’expertise comptable (DECS) et de l’ESC Rouen en poche, Philippe Lobet démarre sa carrière chez l’assureur MAAF, où il passe 14 ans. Devenu responsable des filiales et participations du groupe, il établit une joint-venture entre la MAAF et Thomson, à travers la création d’une société vendant des simulateurs de conduite aux auto-écoles. Faute de succès, la société dépose le bilan, et Philippe Lobet est remercié. Nous sommes en 1999. « Cette date reste importante pour moi, car elle marque ma rencontre avec le secteur des nouvelles technologies », relate-t-il. C’est aussi le début de son expérience de directeur financier. Et pour un homme en quête de challenges, entrer chez Multimania, pionnier du Web, ne pouvait pas mieux tomber ! Il conduit l’introduction en Bourse de la société. Mais, éclatement de la bulle internet oblige, les cours s’écroulent. Pas du tout découragé, il met ses talents au service de sociétés du secteur IT. Au fil des ans, recherche de fonds, gestion de trésorerie et organisation des services financiers et comptables deviennent ses spécialités. Il s’occupe aujourd’hui de quatre ou cinq sociétés en qualité de Daf à temps partagé.
« J’espère que l’externalisation du Daf va prendre de l’ampleur, comme aux États-Unis, où la mission du “CFO on demand” est plus large. »
En aparté
Avoir introduit Multimania en Bourse. Même si les titres se sont écroulés par la suite, cela représentait un vrai challenge pour moi. Il a fallu monter un business plan solide pour convaincre les banques d’affaires. J’y ai gagné des compétences.
La routine ! Une fois un système mis en place ou un problème résolu, il faut que je passe à autre chose. Le reporting ne m’amuse pas beaucoup : analyser des indicateurs m’ennuie terriblement.
Batteur dans un groupe de rock. C’était ma passion de jeunesse, mais mes parents ne voyaient pas ça d’un si bon œil… Alors j’ai arrêté !