[ITW] : " Les CFO doivent passer d'un rôle de contrôleur à celui de business partner "
Publié par Yousra Senhaji le | Mis à jour le
Pour accompagner les mutations que vit cette fonction, le congrès des DAF a été inauguré en 2012. A la veille de sa deuxième édition sous le thème " piloter dans le brouillard ", Xavier Kergall, Directeur général du Congrès des DAF / Les Echos Business, revient sur la genèse de cet événement.
Vous avez créé le Congrès des DAF en 2012, pourquoi avoir attendu si longtemps pour vous intéresser à cette fonction ?
Cette fonction nous intéresse depuis fort longtemps ! Les professionnels de la finance d'entreprise sont lecteurs des Echos depuis toujours... Il était donc naturel, pour ne pas dire inévitable, que le Groupe Les Echos se lance un jour ou l'autre dans l'organisation d'une grande manifestation annuelle dédiée à tous les décideurs financiers en entreprise.
Or, nous observons depuis 3 ou 4 ans une véritable révolution culturelle chez les CFO, qui doivent passer d'un rôle de contrôleur à celui de " business partner ", nécessairement ouverts sur les différents métiers de l'entreprise et sur les interlocuteurs extérieurs. C'est pour accompagner cette révolution que nous avons créé le premier Congrès des DAF en 2012, parlant aux CFO de sujets qui - jusqu'à présent - n'étaient pas dans leur scope de préoccupations prioritaires (transformation digitale de l'entreprise, management, international, nouveaux risques...).
Enfin, dernier facteur, il faut bien admettre que de nombreuses entreprises se sont mises à rationaliser fortement au cours de ces 10 dernières années, allégeant au passage leurs propres fonctions supports (dont les directions administratives & financières). L'enjeu de la valorisation des compétences et les choix de carrière sont donc au coeur des préoccupations actuelles des CFO. Longtemps protégés, les DAF sont aujourd'hui challengés par leurs directions générales et par de nouveaux entrants. Plus que jamais, cette profession mérite d'avoir un lieu et une date dans le calendrier permettant, une fois dans l'année, de se rencontrer et d'échanger conseils, perspectives et bonnes pratiques sur la profession.
Justement, faisons un petit bilan de la 1ère édition : malgré son succès, avez-vous commis quelques erreurs ? Et quels sont les ajustements prévus pour 2013 ?
Notre erreur ? Avoir clairement sous-estimé la demande de cette profession et le nombre de CFO intéressés par un tel congrès ! Sans aucune fausse modestie, nous avons été débordés par l'affluence de congressistes mobilisés en une seule journée (plus de 1600 pour la première année). Faute de place, certains d'entre eux n'ont pas pu accéder aux conférences de leur choix... ce que nous regrettons bien évidemment.
Pour remédier à ce type de désagréments, nous mettons en place cette année un système d'inscription sur-mesure qui permettra à chaque congressiste d'être accueilli dans les meilleures conditions : place réservée dans les conférences de son choix, accès à un " club congressistes " proposant des services VIP : café, déjeuner, wifi, voiturier...
Comment décririez-vous la nouvelle génération de DAF qui constitue votre cible ? Quelles sont les " faiblesses " des DAF français par rapport à leurs homologues européens ou américains ?
Lors de la première édition, j'ai été étonné par le fait que le Congrès des DAF soit aussi " multi générationnel ". Loin des clichés traditionnels, je me suis aperçu qu'à 30, 40 ou 50 ans, chaque profil de DAF avait des préoccupations spécifiques. Je constate que les professionnels de la fonction "Dir Fi" qui viennent sont avant tout ceux qui veulent prendre du recul par rapport à leur métier, trouver de nouveaux angles, de nouvelles solutions. Donc le profil type n'est pas lié à l'âge, mais plutôt à une appétence sur les évolutions du métier de DAF, à une prise de conscience des enjeux pour eux (perso) et pour leur entreprise (pro) !
En ce qui concerne le DAF français, il faut juste rappeler qu'en France nous vivons dans un contexte d'hyper réglementation et une complexité administrative mouvante, ce qui mobilise beaucoup d'énergie comparativement aux DAF américains ou ceux d'autres pays européens. C'est peut être cette culture administrative très forte en France qui explique une relative faiblesse des DAF français en matière de culture business.